Plusieurs menaces pèsent sur la croissance

C'est la prévision officielle du gouvernement. C'est également celle de la plupart des économistes. Le PIB progresserait de 1 % cette année, stimulé par le restockage des entreprises et par une consommation des ménages peu dynamique. Toutefois, parce que l'Histoire n'est jamais écrite à l'avance, ces derniers échafaudent des scénarios alternatifs. C'est notamment le cas de Karine Berger chez Euler Hermes Sfac. Selon ses calculs, la reprise tricolore serait fortement pénalisée en cas d'entrée en déflation. Certes, avec 10 % de probabilité, ce risque est assez peu élevé. Néanmoins, la menace existe. Ce scénario catastrophe repose sur plusieurs hypothèses, notamment celle d'une probable pression à la baisse sur les salaires dans le secteur marchand, en particulier dans l'industrie. « Comme le taux de chômage continuera à progresser pour atteindre selon nous 10,8 % de la population active fin 2010, les revendications salariales auront peu de chance d'aboutir », explique l'économiste. Dans le pire des cas, les entreprises baisseraient les salaires, voire licencieraient pour restaurer leur profitabilité. « Les conséquences seraient terribles. La hausse des taux d'intérêts réels provoquée par cette inflation négative gèlerait complètement les circuits de financement de l'économie, frappant d'abord l'investissement des entreprises, puis la consommation des ménages », détaille Karine Berger.Un autre risque pèse sur l'économie. « Et si le niveau de la dette publique provoquait une crise de confiance, comparable à celle traversée actuellement par la Grèce ? », s'interroge Karine Berger. Hypothèse farfelue ? « Quand on compare les niveaux de dette par habitant, la France n'est vraiment pas en situation avantageuse par rapport à ses voisins. » Il s'élève en effet à 38.106 dollars, contre 35.403 dollars en Grèce. défaillancesSi les investisseurs devaient se détourner des obligations émises par le Trésor, la reprise serait encore plus molle que prévue. Selon l'assureur-crédit, cette probabilité n'a que 5 % de chances de se réaliser. Au niveau micro-économique, la fin des exonérations de charges patronales pour les très petites entreprises, la fin des moratoires comme la mensualisation de la TVA ou le remboursement anticipé du crédit impôt recherche pour les grandes entreprises dont le montant global s'élève à environ 30 milliards d'euros, devrait se traduire par une augmentation des défaillances. « En allégeant la trésorerie des entreprises, ces mesures ont permis à environ 6.000 d'entre elles de survivre. Ces dispositifs devant prendre fin cette année, l'état n'ayant pas les moyens financiers de les prolonger, la probabilité qu'elles disparaissent est malheureusement assez forte », déplore Karine Berger. Fabien Piliu
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.