Un biscuit au chocolat Côte d'Or lancé en mars sera la première vraie innovation commune entre Kraft et LU. De quoi donner confiance aux salariés. Depuis le rachat de l'ancienne filiale de Danone en juillet 2007, Kraft n'a eu de cesse de les rassurer. La filiale française, dirigée par Bruno Luisetti, vient par exemple d'investir 15 millions d'euros dans un centre de recherche flambant neuf, qui ouvrira à Saclay en mars 2011. Il a aussi confié les Oreo, célèbres biscuits noirs et ronds de Kraft, aux équipes commerciales de LU France.Mais les bonnes relations pourraient vite se gâter. Trois ans après le rachat, la promesse écrite faite par la grande patronne mondiale, Irène Rosenfeld, de ne pas toucher aux usines tombe à la fin de l'année. « Ce n'est pas parce qu'on sera en janvier 2011 que l'on va fermer une usine ; ici, l'activité biscuit est prioritaire », tente de rassurer le porte-parole de Kraft, Pascal Tanchoux. Sans succès. « Quand on voit qu'ils commencent par fermer une usine en Angleterre, ça fait peur », explique un délégué FO de LU Cestas.Et la situation industrielle lui donne raison. Car sur les neuf usines ex-LU, trois, à Château-Thierry, Toulouse et Granville, font de très petits tonnages. « Pas besoin d'être américain pour savoir qu'elles ne sont pas rentables. Franck Riboud aurait dû les fermer, mais il était traumatisé par les deux premières fermetures de Calais et Ris-Orangis en 2002 », assure un des trente salariés partis volontairement de LU depuis le rachat par Kraft. « Je souhaite bien du courage à celui qui voudra fermer Château-Thierry et les autres, car la situation sociale y est inextricable et le retour sur investissement risque de prendre des années », prévient un ancien de chez Danone, qui souhaite garder l'anonymat. S. L.« ils commencent par fermer une usine en Angleterre, ça fait peur », explique un délégué FO.

latribune.fr

14 Févr 2010, 23:47

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