Souvent snobée par les inconditionnels de l'approche fondamentale, l'expertise des chartistes s'impose plus que jamais comme un précieux outil d'aide à la décision d'investissement. La théorie financière ayant pris du plomb dans l'aile avec la crise des subprimes, les investisseurs ont bien compris qu'il était nécessaire de croiser les méthodes pour limiter le risque d'erreur. Vagues d'Elliott, indicateur de momentum, RSI, etc. Derrière un vocabulaire jargonneux se cache une interprétation assez fine et complexe du passé sur laquelle se basent les spécialistes de l'analyse technique pour dégager des tendances graphiques.Selon Vincent Ganne, analyste chez IG Markets, « après avoir atteint des niveaux de résistance extrême de 4.100 points en fin d'année, correspondant à des niveaux de septembre 2008 », le marché est entré dans une phase de consolidation. Les deux tiers de ce mouvement de consolidation ont été réalisés avec une forte rotation sectorielle. « Après avoir fortement progressé, la courbe du secteur bancaire s'est aplatie pour ensuite connaître une sortie par le bas de cette phase. Alors que la configuration est clairement haussière pour les acteurs de l'énergie et des métaux », constate-t-il.ligne de ruptureL'analyste a identifié un cours pivot de 3.400 points pour le CAC 40, qui correspondrait à un seuil critique. En cas de rupture de ce plancher, l'indice pourrait replonger vers de nouveaux plus-bas. Dans le cas contraire, la Bourse de Paris pourrait, d'après lui, évoluer « dans un couloir ascendant jusqu'à 4.100, voire 4.500 points ». De son côté, Valérie Gastaldy, associée chez DayByDay, pense qu'après la hausse rapide des marchés actions débutée le 9 mars 2009, « nous pourrions assister cette année à la formation d'une figure de retournement, caractérisée par une phase de transition, qui serait suivie d'une reprise du courant baissier amorcé depuis les plus-hauts de 2000 ».D'après elle, le rebond de la Bourse de Paris s'apparente, graphiquement, à celui constaté entre 1974 et 1975, qui s'était ensuite soldé par un net repli. Mais d'ici à la fin 2010, le CAC 40 devrait, selon Valérie Gastaldy, évoluer dans un canal compris entre 3.400 et 4.200 points. En outre, le graphique de la volatilité illustrerait le risque de voir les marchés boursiers naviguer à vue dans les prochaines semaines. Le fait que le VIX, le fameux baromètre de la peur de Wall Street, évolue « autour de sa moyenne historique tend à montrer que le marché manque de conviction forte, en étant ni trop optimiste, ni trop pessimiste ». F. M.

latribune.fr

14 Févr 2010, 23:48

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