« La consolidation boursière des sociétés foncières est inéluctable »

STRONG>Christophe Kullmann, président du directoire de Foncière des régionsC'est vous qui êtes à l'origine de cette manifestation à Paris de l'Epra, l'association européenne des foncières cotées. Où en est l'immobilier coté en France ?C'est un marché qui depuis quinze ans a connu d'importants bouleversements. La population des pays occidentaux vieillit, l'équilibre entre salariés et retraités change, et les besoins en épargne longue augmentent structurellement. Ce besoin d'investir des capitaux à long terme avec une performance régulière et une protection contre l'inflation, c'est celui des compagnies d'assurances, des caisses de retraites, des fonds de pension européens ou nord-américains, ou même celui des épargnants japonais. C'est ce qui explique que davantage d'investisseurs sont intéressés par l'immobilier coté. C'est ce qui explique que le secteur en France pèse 45 milliards d'euros en Bourse et qu'à titre de comparaison les seules foncières de centres commerciaux (Unibail, Klépierre;pierre, Mercialys, Altaréa) pèsent plus lourd à la Bourse de Paris que le secteur automobile français et ses équipementiers (Renault, Peugeot, Valeo, Faurecia).Croyez-vous que les foncières françaises vont enfin connaître un mouvement de consolidation ?Cinquante-trois sociétés d'investissement immobilier cotées (SIIC) sont actuellement cotées à la Bourse de Paris. Il y en avait 30 en 2002 avant la mise en place du régime fiscal SIIC. Or, seules 6 ou 7 entités disposent de la taille critique. La consolidation est donc inéluctable. Le dernier cycle de consolidation s'est étendu de 1996 à 2007. Le prochain mouvement de fond interviendra sous formes d'opérations amicales où tout le monde pourra y trouver son compte. L'heure est d'ailleurs favorable à cette tendance, les foncières de moyenne taille évoluant en Bourse sur la base de leur valeur d'actifs nets réévalués (ANR) tandis que les petites entités se traitent avec une décote.Foncière des RégionsRégions, que vous dirigez, participera-t-elle à ce mouvement ?Notre société y prendra certainement part, comme elle l'a fait dans le précédent cycle, si ces opérations sont favorables à ses actionnaires. La récente réorganisation de notre structure actionnariale, avec notamment la sortie progressive de Batipart et le renforcement de Delfin, s'est très bien déroulée. Du coup, nous pouvons sereinement regarder les dossiers qui se présentent. 2011 commence-t-elle bien pour votre entreprise ?En ce début d'année, notre niveau d'activité immobilière est élevé. Nous avons également réalisé très récemment de nouveaux investissements. Par exemple, dans le cadre des « clés en main locatifs » que nous souhaitons développer, nous venons de signer deux contrats importants avec Veolia pour deux immeubles dans la région du Languedoc. Des discussions se poursuivent pour quatre autres immeubles. Plus globalement, comment évolue le marché de l'immobilier de bureau ?Le marché du bureau à Paris et en région est encore en convalescence. Après plus de deux années de crise économique, on a pourtant noté une légère reprise des transactions locatives en 2010. L'année 2011 devrait être marquée par un rééquilibrage de l'offre et de la demande. Les meilleurs produits dans les quartiers d'affaires établis se louent bien. Je n'anticipe pas de croissance des loyers à très court terme mais une accélération des prises de décision dans les trimestres à venir. Certains spécialistes parlent du début d'un nouveau cycle de croissance de loyers. Il y a des signes positifs mais il est encore un peu tôt pour en être certain.
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