La stratégie payante de Goldman Sachs pour se racheter une conduite

Pointée du doigt pour son rôle dans la crise financière, la banque d'affaires est parvenue à faire mentir tous les pronostics au premier trimestre 2011.
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Mise à mal par la crise financière, Goldman Sachs poursuit sa quête de rédemption. Sur le plan des résultats financiers tout d'abord. Après avoir connu un exercice 2010 plutôt médiocre pour un établissement de son envergure, le premier trimestre 2011 est plus qu'encourageant : la grande banque d'affaires a réalisé des performances positives par rapport au trimestre précédent (voir encadré), démentant ainsi les pronostics les plus pessimistes. Puis, sur le plan de la réputation, auprès du plus grand public, avec le maintien de sa campagne de publicité, lancée à l'automne dernier. Mais surtout auprès des investisseurs.

Depuis le début de l'année, Goldman Sachs a mis en place de nouvelles méthodes dans la publication de ses résultats trimestriels. Objectif affiché ? Améliorer la transparence sur ses activités et ses prestations. L'affaire n'était pourtant pas gagnée d'avance. Goldman Sachs avait en effet dû débourser une amende de 550 millions de dollars à la Securities & Exchange Commission (SEC), le gendarme boursier américain, afin de mettre un terme aux poursuites de conflits d'intérêts dans l'affaire Abacus. Une sanction qui avait particulièrement écorné l'image de marque du géant américain. Et dont on retrouve encore les séquelles dans les résultats : l'activité de conseil financier affiche ainsi un repli de 23 % par rapport à l'an passé.

Habituée aux premières places, Goldman Sachs ne pointe désormais qu'à la dixième position du dernier baromètre trimestriel de Reuters sur les principales banques conseils aux États-Unis. Du jamais vu depuis la création de ce classement en 1990 !

Le PDG double son salaire

Souvent critiqué pour les rémunérations excessives de ses dirigeants et traders, l'établissement a par ailleurs fait amende honorable. Plus de fixe, moins de bonus, et des salaires globalement en baisse. Au premier trimestre, la rémunération moyenne de ses 35.400 salariés ne s'élevait plus qu'à 148.000 dollars, contre 166.000 l'an passé. Un tour de vis qui masque toutefois de fortes disparités : l'an passé, la rémunération de son PDG, Lloyd Blankfein, a... doublé !

Malgré tous ces efforts, Goldman Sachs traîne encore sa réputation de « Diable de la finance ». Notamment à cause de son rôle obscur dans le déclenchement de la crise des « subprimes ». La semaine dernière, un rapport d'enquête du Sénat américain a accusé la banque d'avoir trompé ses clients, en vendant des produits adossés à des crédits hypothécaires tout en pariant sur leur chute. Et surtout d'avoir menti lors de ses auditions devant les commissions d'enquête parlementaires. Il faudra encore du temps pour obtenir un blanc-seing.

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