Le risque, c'est la vie !

Par Bernard Spitz, président de la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA).

Le risque, c'est la vie. Refuser la part de tout risque peut conduire à l'asphyxie économique, à la déresponsabilité citoyenne ou à la régression. Et pourtant, plus nos sociétés se développent, plus on y constate une aversion et une intolérance croissantes à des risques qui paraissent sans cesse plus complexes et plus nombreux. En vertu du principe de précaution, on bloque par exemple en ce moment des travaux de recherche essentiels dans le domaine de la santé. Le populisme ne peut que prospérer sur ces terres.

La meilleure réponse, c'est l'assurance. Au XXIème siècle, la compétitivité entre les nations tout comme leur degré de cohésion sociale se joueront sur ce terrain. C'est déjà le cas pour les sociétés postindustrielles. Les pays émergents sont en train de les suivre. Les sociétés qui géreront le mieux le risque collectivement seront celles qui disposeront demain du plus grand avantage compétitif. Le rôle de l'assurance - dont c'est la spécialité - est donc voué à un développement majeur. L'optimisation de la gestion des assurances va devenir un enjeu stratégique pour les entreprises, observées à la loupe par les analystes financiers. On verra la montée en puissance des CRO, les "chief risk officers" - tout comme on a connu à d'autres époques celle des CEO, les PDG, et des CFO, les directeurs financiers, etc... Des "process" détaillés et formalisés seront mis en place pour anticiper et estimer les risques dans tous les domaines : industriels, sociaux, environnementaux, terroristes...

Face à cette palette de risques, l'assurance est le plus souvent en mesure de répondre au défi. Elle sort intacte de la crise financière, dont elle n'était d'ailleurs pas responsable. En France, elle n'aura pas coûté un euro au contribuable. Ailleurs, ce sont les activités non "assurancielles" qui pour certaines sociétés ont causé problème. Au contraire, la bonne tenue des institutions d'assurances a permis de réduire l'impact du choc sur les individus et les entreprises et a constitué un amortisseur efficace pour l'économie.

Il importe aujourd'hui de rééquilibrer le système financier international de façon à y reconnaître les vertus spécifiques de l'assurance. Sujet d'actualité, avec les âpres négociations actuelles à Bruxelles pour obtenir plus de réalisme dans les exigences de la directive Solvabilité II, où les experts préconisent une hyperrégulation synonyme de paralysie, de décroissance et de chômage. L'hyperprudence a un hypercoût, que nous devons refuser d'infliger à nos économies.

Sachons sortir d'une logique purement défensive. Dans ce domaine comme dans tous les autres, nous devons au contraire privilégier l'offensive, non en refusant les risques, mais en sachant les gérer au mieux.

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Commentaire 1
à écrit le 08/04/2010 à 8:57
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C'est une bonne initiative de la FFSA.

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