Le glas du défaut de paiement

Par Pascale Besses-Boumard, rédactrice en chef à La Tribune.
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Maintes fois évoqué et maintes fois repoussé par les plus grands financiers mondiaux, le spectre du défaut de paiement de la Grèce refait surface. A l'origine de ce retour en arrière : les déclarations de plusieurs agences de notation qui n'hésitent pas à brandir ce risque, pourtant écarté avec vigueur ces dernières semaines par la Banque centrale européenne. Standard and Poor's, mais aussi Fitch estiment en effet que toute modification des modalités de remboursement de la Grèce implique un défaut.

Et c'est là où les questions de terminologie prennent toute leur importance. Car en modifiant les conditions de remboursement d'une dette, peut-on évoquer un défaut de paiement ? Ne doit-on pas plutôt parler de renégociation, restructuration, réaménagement ? Car même si l'accouchement semble particulièrement ardu - les banques n'acceptent pas de brader leur paquet de créances qu'elles détiennent -, la Grèce devrait bel et bien honorer ses obligations. Les conditions seront très certainement âprement discutées par les parties prenantes, mais il ne fait aucun doute que l'on n'arrivera pas à cette situation cataclysmique qu'évoquent les deux agences de notation.

Celles-ci se défendent d'ailleurs d'envisager le pire, expliquant que, pour elles, cette hypothèse de défaut est purement technique et qu'elle provient de l'idée d'un possible échange de dette souveraine. Il n'empêche, le terme défaut de paiement résonne comme un glas, celui des efforts fournis jusqu'à ce jour par les politiques, les grands argentiers et la Grèce elle-même pour parvenir à un accord. Et pour qui sonne le glas ? Il sonne pour toute l'Europe.

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