"L'Europe doit faire sa troisième révolution industrielle pour sortir de la crise"

Antonio Tajani, Vice-président de la Commission européenne, chargé de l'Industrie a répondu à nos questions.
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Que vous inspire la situation européenne actuelle ?

Elle est bien délicate. Toutefois, il ne faut pas se concentrer sur la seule question de la dette souveraine qui fragilise un certain nombre de pays européens. Il est également prioritaire de mettre en place une véritable stratégie de croissance de l'Union.

Quelles sont les bases de cette stratégie ?

Nos entreprises et, en particulier, nos PME. On en compte 23 millions en Europe. Dans un monde en perpétuel mouvement, il est absolument vital de les aider.

De quelle manière ?

En tant que commissaire à l'industrie, je me bats depuis de longues années pour les aider à innover. Vis à vis de leurs concurrents des pays émergents, les PME ont encore une longueur d'avance sur le plan technique, technologique, même si, les entreprises chinoises, indiennes, brésiliennes, entre autres, progressent à grand pas. L'Europe doit faire sa troisième révolution industrielle pour continuer à fabriquer des produits de qualité. Ce n'est que de cette façon qu'elle sortira de la crise actuelle.

Dans quels secteurs ?

Les technologies liées au développement durable et en particulier les technologies clés génériques, l'aéronautique, le spatial, l'automobile électrique sont des domaines d'excellence européens.

Quels sont les moyens alignés par la Commission ?

Nous avons plusieurs outils à notre disposition. Outre le small business act européen qui réserve une partie importante des marchés publics aux PME européennes, nous comptons sur la proposition Horizon 2020 qui remplace l'ancien programme cadre de recherche et développement et qui prévoit une enveloppe de 80 milliards d'euros pour les investissements en recherche et développement. C'est également en soutenant l'innovation dans nos pays que l'on pourra lutter contre la fuite des cerveaux européens.

À l'exception de l'Allemagne, un certain nombre de pays, dont la France, peine à conserver leurs parts de marchés. Sont-ils condamnés à ne commercer qu'entre eux sur le Vieux Continent ?

Bien sûr que non. Les Européens se sont concentrés ces dernières années sur les pays à forte croissance, comme les BRIC's, laissant de côté des continents entiers qui, certes, n'affichent pas des taux de croissance aussi élevés, mais qui ont beaucoup d'atouts à faire valoir. C'est le cas de l'Amérique du sud et de l'Afrique, que nos entreprises ont quasiment déserté. Pourtant, nous parlons les mêmes langues et, en particulier avec les pays du Maghreb, nous avons des cultures proches qui doivent favoriser les échanges commerciaux.


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