Soros craint pour l'Europe un avenir à la hongroise

Le spéculateur américain d'origine hongroise veut sauver l'Europe de la déflation imposée par l'Allemagne qui, si la situation empire, pourrait entraîner une évolution autoritaire... à la hongroise dans les pays en crise. Sa solution : prêter à 1% à l'Italie et à l'Espagne.
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Le tombeur de la livre sterling affirme avoir pris sa retraite de spéculateur et avoue qu'il serait très embêté s'il devait gérer lui même sa fortune dans les marchés actuels, très volatils et incertains. Mais il n'a pas pris sa retraite de donneur de bonnes ou mauvaises leçons sur la crise mondiale. Devant les médias, Georges Soros a fait salle comble ce mercredi à Davos pour assurer lors d'un déjeuner la promotion de son nouveau livre ("Financial Turmoil in Europe and the United States", en fait la reprise de ses chroniques dans les principaux médias anglo-saxons).

Pour lui, la menace demeure d'un éclatement de l'euro, voire de l'union européenne, car on a toujours fait "trop peu et trop tard" pour convaincre les marchés. Sa solution, car il a un "plan" ne séduira pas Angela Merkel, qui interviendra un peu tard en ouverture du Forum : permettre, via une sorte de fusion du FESF et du futur mécanisme de change europeen, lesquels se financeraient aupres de la BCE, que l'Italie et l'Espagne puisse se financer en émettant des bons d'État à seulement 1%. Mais cette solution a un gros défaut : elle repose sur la bonne volonté de l'Allemagne de garantir ce montage. Or, Angela Merkel l'a bien repété y compris dans son interview du jour à plusieurs quotidiens europeens : pas question pour l'Allemagne de payer au-delà d'une certaine limite, car ce qui fragiliserait l'Allemagne pourrait mettre en danger la zone euro dans son ensemble.
Pas vraiment le point de vue de Soros qui craint un spirale déflationniste en Europe à force de plans d'austérité et met en garde contre le risque d'une évolution autoritaire à la hongroise en raison des tensions sociales et politiques qu'une aggravation de la crise ne manquerait  pas d'engendrer... Ce qui venant d'un américain d'origine hongroise, mérite considération...
Le financier reste cependant optimiste, car la régulation viendra de l'Allemagne elle-même, attachée à la construction européenne, même si elle cherche à imposer sa vision. Donc, tout n'est pas encore perdu, la crise permet à l'Europe de s'organiser. Mais interrogé sur l'attitude américaine à l'égard de l'Europe en crise, il répond qu'en cette année présidentielle, c'est le "benign neglect" qui domine dans la classe politique americaine, surtout tournée vers ses propres problèmes.

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