Cho Devant

Journée d'action nationale jeudi. L'occasion pour les salariés d'exprimer leur révolte contre un « système devenu fou », dit ce matin dans « La Tribune », François Chérèque, le patron de la CFDT. Une journée test pour le gouvernement, Erik Izraelewicz ?

Une journée qui s'annonce exceptionnelle, à bien des égards. Pour la première fois depuis longtemps, depuis très longtemps, tous les syndicats - de la CFTC à Sud - appellent dans tous les secteurs - le public comme le privé - à toute forme d'action - grève, manifestation et autres. Les organisations syndicales se sont d'ailleurs mis d'accord sur une plateforme commune - en faveur d'une « relance sociale ». Elles sont à peu près sûr du succès de leur journée. Bernard Thibault, le patron de la CGT annonce déjà une mobilisation supérieure à celle contre le CPE, en 2006. Les syndicats ont en tout cas accueilli avec satisfaction les sondages de ce week-end qui indiquent le soutien très large de la population en faveur de cette journée. 69% des Français approuvent ce mouvement, d'après un sondage CSA publié hier par le Parisien. Transport, écoles, hôpitaux, les services publics seront bien sûr au ralenti. Le test, ce qui permettra d'apprécier l'ampleur de ce mouvement, ce sera le secteur privé.

Une journée contre la crise, contre le gouvernement, contre les entreprises ?

Oui, une journée pour l'emploi, pour le pouvoir d'achat aussi. Comme le dit ce matin Chérèque, les salariés ont le sentiment de payer par leur emploi, leur salaires, leurs droits sociaux une crise dont ils ne sont nullement responsables, la crise d'un système devenu fou. C'est ce que les salariés vont exprimer jeudi. Ils en ont marre aussi de voire l'Etat venir au secours de tout le monde sauf des salariés, de le voir verser des milliards en faveur des banques, des constructeurs auto, des industriels du bâtiment, des PME, de la presse, des transporteurs aériens maintenant. Et pendant ce temps là, rien pour les salariés ! D'où cet appel unanime à une relance de la consommation, à un soutien accru au pouvoir d'achat.

Le gouvernement pourrait faire un geste ?

Ce n'est pas exclu. D'abord, Nicolas Sarkozy est très sensible au climat social. Il a très bien compris que la crise, financière et économique, pouvait dégénérer en une crise sociale. La Grèce, il l'a suivie de très près. C'est ce qui explique ces reculades de ces dernières semaines - sur le lycée par exemple. Pas la peine d'allumer une allumette : la paille est sèche.

Nicolas Sarkozy a ensuite mis de côté quelques réserves. Son plan de relance reste, comparé à ceux de nos voisins, d'ampleur limitée. S'il le faut, il pourrait le renforcer - le compléter de mesures en faveur des plus modestes. Pour l'instant, il occupe le terrain, massivement - on l'a encore vu ce week end. Les salariés l'occuperont à leur tour jeudi. Tout va finalement de l'ampleur de cette journée d'action, des suites aussi que les syndicats seront capables d'organiser. Ce jeudi noir, ça peut être un cri de colère, ça peut être le début d'une vraie mobilisation.

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