L'industrie pharmaceutique

L'industrie pharmaceutique était, jusqu'à présent, épargnée par la crise. Hier, Sanofi, le géant français, a annoncé la fermeture de quatre centres de recherche, en France, avec des suppressions d'emplois. Le médicament lui aussi malade...

Oui, mais ce n'est pas la crise qui en est à l'origine, c'est une remise en cause, fondamentale, de son modèle économique.

Le médicament, on continue à en consommer. Chez Sanofi, comme dans l'ensemble de l'industrie pharmaceutique, les ventes augmentent. Rien à voir avec ce qui se passe dans le textile ou l'automobile. Les groupes restent profitables, c'est vrai aussi ? Non, le problème de Sanofi, le problème de tous les labos dans le monde, ce sont les révolutions qui bouleversent cette industrie.

Sanofi doit abandonner son antidouleur, le Di-Antalvic, son antidiabétique Lantus aussi peut-être, soupçonné d'être cancérigène.

Oui, les autorités sanitaires sont, partout, de plus en plus exigeantes. Qu'il y ait le moindre doute sur les effets seconds d'un médicament et immédiatement, ils sont interdits de vente. Ce durcissement des autorités sanitaires, c'est une première révolution.

Il y a ensuite la révolution des génériques. Plusieurs des produits stars de Sanofi vont tomber dans le domaine public dans les années à venir, l'anticoagulant Plavix. Tout le monde pourra en fabriquer - moins cher. Dur pour Sanofi !

Autre révolution, celle des biotechs, ces technologies dont sont issues les nouvelles molécules et qui nécessitent des investissements en recherche considérables.

Bref, face à toutes ces révolutions, les labos sont obligés, tous, de se réinventer.

En fermant, comme Sanofi, des centres de recherche. C'est à n'y rien comprendre.

En regroupant en réalité ces centres de recherche. L'objectif, chez Sanofi, n'est pas d'arrêter la recherche. C'est essentiel. Le groupe lui consacre d'ailleurs 15% de son chiffre d'affaires. Il y a peu d'industrie où l'on trouve un tel ratio.   L'objectif, c'est en fait de rendre cette recherche plus efficace, plus productive, plus en phase avec les demandes du marché, avec celles des autorités sanitaires aussi. Entre le chercheur de base et le patron, il y avait chez Sanofi onze niveaux hiérarchiques différents. Le nouveau patron a jugé que c'était un peu trop. Il n'a sans doute pas tort...

Sanofi, ce grand labo français, c'est le repli...

Non, c'est la réinvention d'un modèle. Sanofi réorganise ses équipes commerciales et ses labos de recherche. Mais le groupe investit aussi. Massivement. Il lance la construction d'une usine de biotechs à Vitry sur Seine, dans la région parisienne. Il achète les petites start-ups inventives de la Silicon valley qui lui apportent des innovations rapides. Il devient lui-même un fabricant de génériques.

Bref, dans cette réinvention, il y a bien sûr la recherche d'une plus grande efficacité dans les équipes existantes, il y a aussi l'investissement, le développement de nouveaux horizons. L'industrie pharmaceutique est promise, c'est sûr, à un bel avenir. A condition qu'elle s'adapte en permanence aux maladies nouvelles qui émergent.

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