Séquestration, halte là !

Les séquestrations de patrons se multiplient. En un mois, on a relevé cinq cas. Encore un hier, dans une usine de l'Ain. Après Nicolas Sarkozy avant-hier, ce sont les organisations patronales qui s'en indignent. Elles condamnent ce mode d'action illégal...

Oui, totalement illégal et que rien ne saurait justifier. Il faut arrêter de tourner autour du pot. Nous sommes dans un état de droit. Si on commence à accepter d'en sortir, ça peut aller loin, très loin. C'est très dangereux pour tout le monde. On séquestre aujourd'hui, on lynchera demain, voire on brûlera au pilori !

Alors, il n'y a pas de débat : séquestrer quelqu'un - un patron, un président d'université, un cadre ou enfant, c'est la même chose. C'est un acte de violence. C'est illégal - contraire à la loi. C'est porter atteinte à la liberté de circulation. C'est un crime passible, selon le Code pénal,  de 20 ans de réclusion, de 5 ans de prison si la retenue dure moins d'une semaine. Il faut savoir aussi - patrons et salariés doivent le savoir - qu'un accord signé sous la contrainte n'a aucune valeur. Qu'il peut être annulé par le juge...

Les Français semblent pourtant approuver ce mode d'action ?

Oui, enfin, d'après les sondages, les Français comprennent la colère des salariés ; ils n'approuvent pas nécessairement ces méthodes. En fait, les patrons, quelques patrons, quelques rares patrons ont certainement une part de responsabilité dans cette situation. Je pense là à ceux qui déménagent leurs usines dans la nuit, à ceux qui s'auto-attribuent des méga-bonus en pleine crise, à ceux qui refusent le dialogue social...

Les salariés, désespérés, répondent à la violence par la violence...

C'est ce que disent les politiques, à gauche surtout, à droite aussi un peu. En fait, depuis des années, les politiques tapent sur les chefs d'entreprise. Avec la crise, ils ont trouvé dans les patrons, une catégorie fourre tout bien pratique, un commode bouc émissaire. Les patrons-voyous, disait Nicolas Sarkozy en campagne.

Dans un climat de chasse aux patrons, la séquestration s'en trouve presque légitimée. Et c'est terrible. La presse étrangère s'en amuse, d'ailleurs. Une nouvelle occasion, pour elle, de stigmatiser cette France si particulière. Cette France où peut-être il ne vaut mieux pas investir. Les entrepreneurs, ceux qui par milliers, par centaines de milliers, tentent de faire vivre leurs affaires, sur le terrain, s'en inquiètent. Naturellement. On les comprend. Ce que l'on ne peut pas comprendre, ce que l'on ne peut pas admettre, pour tout dire, c'est que des responsables politiques qui visent à diriger un jour les affaires du pays, qui participent d'ores et déjà à l'élaboration des lois acceptent de soutenir des actions hors la loi. Cela, ça pourrait se retourner contre eux le jour où ils seront aux affaires.

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