TVA, tu vas où ?

La TVA à 5,5% : les restaurateurs en rêvaient ; ils vont peut-être enfin y arriver. Réunion décisive aujourd'hui à Bruxelles. On est proche d'un accord...

Attention, ne vendons pas la peau de l'ours... Rien ce matin n'est totalement bouclé. Mais c'est vrai, dans ce dossier, les choses ont avancé, bien avancé. Les 27 ministres européens des finances pourraient bien lever aujourd'hui leur opposition à une TVA réduite dans la restauration , permettre donc à Nicolas Sarkozy de satisfaire cette vieille promesse de Jacques Chirac, de 2002, qu'il avait reprise à son compte en 2007.

Il y a encore aujourd'hui quelques petits obstacles. Certains pays veulent leurs dérogations à eux, d'autres craignent que ce ne soit la porte ouverte à des revendications tous azimuts. On baisse la TVA là, pourquoi pas ailleurs... Résultats des courses, cet après midi.

Cette baisse de la TVA dans la restauration, ça devrait doper le secteur, favoriser l'emploi aussi ?

Ce sont les gros arguments des professionnels. Avec une TVA réduite, disent-ils, on va pouvoir baisser nos prix, augmenter nos salaires et créer des emplois. Formidable. Un véritable cadeau Bonux. Problème : rien n'est moins sûr.

La baisse des prix ? Quand on a réduit la TVA dans le bâtiment, les clients n'y ont pas vu grand chose. En Grande Bretagne, Londres a diminué de deux points le taux de la TVA, ça n'a pas eu d'effets sur les prix. Les entreprises ont toujours un peu tendance à garder la baisse pour elles.

Une augmentation des salaires ? Rien non plus.

Des créations d'emplois ? A la marge peut-être. Pas massivement. Une baisse de la TVA, ça soulagerait les trésoreries, ça permettrait d'éviter quelques faillites. Pour le reste, l'impact en serait limité.

En fait, une baisse de la TVA, ça coûte très cher aux finances publiques. Passer du 19,6% actuel au 5,5% promis, ce serait 3,5 milliards d'euros en moins dans les caisses de l'Etat. Ca coûte cher mais c'est pas sûr que ça rapporte gros.

Pour limiter l'addition, l'Etat envisage un taux de TVA intermédiaire, 10% ou 12% plutôt que 5,5% ?

On évoque effectivement une baisse limitée de la TVA. Une hypothèse qui met déjà en transe la profession.

Cela étant, si l'objectif premier, c'est de favoriser la création d'emplois, désolé de devoir le dire, le plus efficace, ce n'est pas une baisse de la TVA, ça reste les allègements de charges, ciblées, des soutiens directs à l'embauche aussi, comme cela se fait en ce moment, dans la restauration justement. Pour 800 millions d'euros, on a eu la création de 50.000 postes. C'est pas mal. C'est plus sûr. Même si c'est moins spectaculaire, c'est vrai !

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