Distorsion de concurrence

En décidant d'inviter l'Etat allemand dans son capital, la Commerzbank ouvre la voie à d'autres prises de participations des Etats dans les banques.

Premier point : la recapitalisation de 8,2 milliards d'euros de la

Commerzbank

par l'état Allemand n'est pas gratuite. L'état reste silencieux mais il n'oublie pas de demander une rémunération de son capital. Ainsi, la recapitalisation comporte deux tranches. La première, de 4,2 milliards d'euros, porte un coupon de 5,50% plus 1,50% pour chaque 25 cents de dividende payé à l'action ordinaire. Le remboursement est de 100% du principal jusqu'à ce que l'action Commerzbank atteigne 10 euros, puis il s'élève progressivement, jusqu'à atteindre 145% du principal si le titre Commerzbank parvient à 14,50 euros.

La seconde tranche de 4,2 milliards d'euros porte un coupon de 8,50% plus 1,50% pour chaque 25 cents de dividende payé à l'action ordinaire. Son remboursement est de 100% du principal.

Deuxième point : les résultats de la Commerzbank ne sont guère brillants (perte de 285 millions d'euros). Ils ont bénéficié de la disposition permettant de ne pas évaluer à la valeur de marché 44 milliards d'euros d'actifs. Sans cette disposition, le résultat de la Commerzbank aurait été d'encore moins bonne qualité (Ce n'est pas le cas, en France, de la

Société Générale

).

Troisième point : même si le capital silencieux de l'Etat allemand est cher, il permet à la Commerzbank de porter à 11,2% son ratio Tier1. D'où une certaine marge de manœuvre pour développer son activité. « Commerzbank possède le bon business model et la bonne stratégie pour réussir dans un environnement modifié et émerger encore plus forte lorsque les marchés seront redevenus normaux » a-t-elle expliqué en substance lors de la présentation de ses résultats. Ce qui veut dire que fort de la présence de l'Etat allemand, elle va pouvoir être un peu plus agressive. En d'autres termes, c'est de la distorsion de concurrence. A tel point qu'on se demande si les banques qui ont décidé de ne pas faire appel à leur gouvernement ne devraient pas réviser leur doctrine. Au moins, toutes les banques seraient sur un pied d'égalité.

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