Quelques idées pour le marché des MEMS

Un panel de l'Electronics Summit 2009 a été consacré aux perspectives du marché des MEMS. Voici les principales déclarations.

 

Mark Martin, vice-président d'Analog Devices, chargé des MEMS

Nous faisons des MEMS depuis une vingtaine d'année. Nos premiers circuits ont été utilisés dans les airbags. Nous en avons vendu plus de 400 millions d'unités.

Dans l'électronique grand public, les MEMS peuvent commander différentes applications et donc différencier un produit. Après une probable généralisation dans l'électronique grand public, les marchés industriels et du médical devraient s'ouvrir. « Tous les jours nous recevons un coup de téléphone d'un client potentiel qui souhaite utiliser nos MEMS, note Mark Martin. Cela surprend nos ingénieurs ». Ce qui est important pour l'industrie ?

Les cinq détecteurs de mouvement : accélération, choc, vibration, inclinaison et rotation.

Vijay Ullal, président de Maxim

Les MEMS ont réellement commencé il y a deux cent ans avec la révolution industrielle quand on a appris à transformer de l'énergie en mouvement. La seconde phase a été de transformer de l'énergie en puissance de calcul avec l'invention du transistor. La troisième phase est l'arrivée des capteurs. En combinant les trois, on peut concevoir des machines intelligentes.

Les MEMS ne servent pas seulement à fabriquer des gadgets. Ces sont des vecteurs d'une nouvelle révolution industrielle. Tous les concepteurs de puces doivent s'adapter à ce marché ou disparaître. Maxim est spécialiste du traitement de signaux mixte, analogue numérique. Pour nous, une évolution naturelle est de faire des capteurs et de les intégrer à nos solutions de traitement de signal.

Nous adorons le marché des MEMS car il est très fragmenté et qu'il existe des milliers de clients. Nous voulons nous y installer en nous positionnant sur des segments qui ne sont pas dominé par les grands acteurs que sont Bosch, Analog Devices et ST.

Pour Maxim, le circuit MEMS proprement dit n'est pas la partie la plus intéressante du marché. Nous pensons que le traitement de signal et les algorithmes qui s'en chargent ont un excellent potentiel car ils permettent aux systèmes de fonctionner.

Eric Eisenhut, vice-président en charge des ventes et du marketing de Kionix.

Il existe deux grands marchés aujourd'hui : l'automobile et l'électronique grand public. Pour cette dernière, il faut absolument faire attention à la prise en main du client final. Il est maintenant habitué au monde numérique. Il doit pouvoir utiliser au mieux son objet pour commander ce monde numérique. Pour cela, l'industrie doit développer des algorithmes et des outils pour que la prise en main soit la plus agréable possible. Et il faut que cela soit totalement transparent pour le client final.

Comment réduire les coûts des MEMS pour qu'ils puissent s'installer durablement sur le marché des puces d'électronique grand public ?

Mark Martin, Analog Devices : Nous essayons de diminuer les coûts en plaçant le MEMS directement sur le circuit spécifique qui le pilote et qui interprète ses signaux. Cette technologie s'appelle « chips on MEMS ». On le fait au niveau de la production sur le Wafer.

Eric Eisenhut, Kionix. Le but des tous les acteurs de l'industrie des MEMS est d'éviter la banalisation et de suivre une courbe qui ramène le prix d'un MEMS à celui d'un simple composant. Nous devons intégrer plus d'intelligence dans les systèmes à base de MEMS et savoir comment les clients veulent les utiliser. Cela dit, la taille d'un MEMS ne se réduit pas comme celle d'une puce traditionnelle. Vous devez posséder de la masse pour qu'il fonctionne.

Sans le succès de l'iPhone, le grand public n'aurait jamais eu l'idée des fonctionnalités des MEMS. Comment faire pour que le marché se développe plus rapidement ?

Mark Martin, vice-président d'Analog Devices : nous devons fournir des algorithmes et des pilotes logiciels à nos clients et surtout les éduquer. Il faut qu'ils comprennent que les cinq mouvements que nous pouvons capter (accélération, choc, vibration, inclinaison et rotation) permettent de construire de nouveaux systèmes. Nous sommes parvenus à un moment ou l'interaction entre les industriels et les clients va devenir plus sérieuse.

Peut-on imaginer une standardisation des MEMS ? Un modèle d'entreprise sans usine ?

Eric Eisenhut (Kionix) :  c'est une question populaire mais l'industrie doit survivre sa courbe d'apprentissage. Nous sommes encore loin de la standardisation qui existe dans les puces. Quant au modèle d'entreprise « fabless », il n'est pas pour tout de suite. Notre chaîne de production nous permet d'apporter constamment de la valeur ajoutée. On peut considérer une standardisation dans l'interface logiciel et certaines applications. Microsoft entend participer à ce mouvement avec ses solutions Microsoft Embedded.

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