Il faut un cerveau pour la Défense, quartier d'affaires de demain

Le quartier d'affaires de la Défense ne peut se résumer à des belles tours bien connectées. Il faut créer des synergies entre entreprises, universités et grandes écoles. par Jacques Kossowski, député maire UMP de Courbevoie

Inciter entreprises, universités et écoles de commerces à travailler ensemble : tel est l'objectif du cluster du quartier d'affaires de la Défense. Une démarche radicalement innovante et centrée sur la matière grise.

En avril prochain, les principaux acteurs de la Défense se réuniront pour valider le lancement du cluster du quartier d'affaires. Avec un objectif : compléter le travail de modernisation des infrastructures du quartier par un volet collaboratif entre les différents acteurs de la Défense. Avec une ambition : inciter grands sièges sociaux et PME, universités et écoles à resserrer leurs liens dans les domaines de la formation et de la recherche pour faire du quartier d'affaires un pôle générateur d'idées nouvelles, attractif à l'échelle internationale.

Des infrastructures appelées à se muscler dans les prochaines années

L'initiative du cluster s'inscrit dans la dynamique enclenchée depuis 2006 par le lancement du plan de modernisation de la Défense. Un programme qui s'est d'ores et déjà traduit par l'ouverture de tours aux performances énergétiques exceptionnelles et plus adaptées aux modes de travail modernes. Accompagnée par les lourdes rénovations des Quatre Temps et du CNIT, ce plan se verra complété à horizon 2030 par l'arrivée du RER E et du Grand Paris Express, reliant directement le site à l'aéroport de Roissy. Sur le plan stratégique par ailleurs, une prise de conscience salvatrice est à l'œuvre.

Affirmer la visibilité du quartier à l'international

L'Epadesa, établissement public créé par l'Etat dans le cadre d'une opération d'intérêt national, chargée notamment de l'aménagement et de la modernisation du patrimoine immobilier de La Défense, a engagé des études en vue de la publication d'un Plan Stratégique Opérationnel qui portera sur les décennies à venir, et Defacto, en charge de l'entretien et de l'animation du site, a pris l'initiative de créer la marque « Paris La Défense » afin d'affirmer la visibilité du quartier à l'international. Même si des questions telles que l'entretien de la dalle restent en suspens, il existe donc bien une volonté partagée de faire de la Défense un quartier d'affaires qui n'ait pas à rougir face à ses concurrents internationaux.

Pas seulement de belles tours bien connectées

Pourtant, ce dont la Défense a besoin ce n'est pas seulement d'être au niveau des plus grands. Pour placer définitivement le quartier, avec l'ensemble du Grand Paris, sur orbite, il faut en réalité apporter plus que les autres et le faire savoir.

Le quartier d'affaires de demain ne se résumera pas seulement à de belles tours et des connexions bien pensées avec le monde, ni à un quartier agréable à vivre. En d'autres termes, il ne sera pas uniquement un corps musclé et bien irrigué. Il aura aussi un cerveau. Un atout décisif dans une économie de la connaissance qui valorise avant tout les idées et l'innovation. Un quartier d'affaires doté d'un cerveau, c'est un quartier où l'information utile circule rapidement, où elle répond aux attentes des entreprises, où elle leur donne une longueur d'avance sur la concurrence.

Des synergies entre entreprises... mais aussi avec les universités et grandes écoles

L'objectif est de donner des raisons aux entreprises d'être sur un même site en favorisant les synergies créatrices entre elles, mais aussi entre elles et les universités et grandes écoles. Les établissements tels que l'université de Nanterre, de Dauphine et l'ESSEC et les entreprises ont tout à gagner de la mise en place de formations adaptées et de programmes de recherche ambitieux. Et cette ligne directrice ne pourra que s'enrichir des travaux menés par ailleurs par des acteurs de la Défense tels que la CCI des Hauts-de-Seine sur la mise en place d'un think tank mettant en relation recherche publique et privée ou la Communauté d'agglomération Seine-Défense sur l'accompagnement des jeunes diplômés et demandeurs d'emplois dans leur insertion professionnelle. Ce qui est en jeu c'est une mise en commun cohérente des intelligences présentes sur le site, aujourd'hui trop peu valorisées.


Un message fort sur la scène économique internationale

Aujourd'hui soutenue par l'Etat, le Conseil Général - dont le président Patrick Devedjian fait du maintien de la Défense comme locomotive économique de la Métropole une priorité - le président de la CCI des Hauts-de-Seine et de l'association des utilisateurs de la Défense (AUDE), Jean-Yves Durance, mais aussi par les établissements de recherche et formation et les grandes entreprises qui font le dynamisme et la réputation du quartier, cette démarche a permis de constater un intérêt commun pour un modèle de fonctionnement plus collaboratif du quartier d'affaires. Secteur privé et public ne veulent plus se contenter de coexister et souhaitent travailler ensemble à l'émergence d'un site innovant et conquérant sur la scène internationale.

Une approche qui a d'ailleurs déjà fait ses preuves dans le cadre de la candidature de Paris pour l'organisation de l'Exposition universelle 2025, portée par le député-maire de Neuilly, Jean-Christophe Fromentin. Ici aussi, c'est l'implication de l'ensemble des forces vives du territoire, privées comme publiques, qui ont fait le succès de cette démarche aujourd'hui plébiscitée par 84% des français.

Ces dynamiques positives invitent donc à approfondir prochainement l'initiative en faveur d'un cluster à la Défense. Il y a là une occasion historique de faire entrer le quartier d'affaires dans une nouvelle ère après une longue période de mutations. Je suis convaincu que le renouveau viendra de la capacité de l'ensemble des acteurs à se fédérer autour d'une vision nouvelle, au service de l'attractivité de notre territoire, et au-delà de l'ensemble du Grand Paris.

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Commentaires 3
à écrit le 02/03/2015 à 21:28
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Les affaires de demain pour qui ? pour les chinois, les américains, les saoudiens, les qataris…. pas pour les français en tout cas.

à écrit le 02/03/2015 à 19:33
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Pourquoi des Grandes Ecoles à la Défense? Il faudra en mette alors aussi à la Plaine -Grande Stade, Marne la Vallée, Massy, Saclay, Versailles et finalement dans chaque sous-préfecture. Il existait en France un campus qui fut un succès international,...

à écrit le 02/03/2015 à 18:04
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Le fils $arkozy va-t-il ressortir du chapeau? Si papa gagne en 2017, il a toutes ses chances. C'est que c'est un "cerveau" le fils à $arko!

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