« Services numériques, prestations, maillage territorial, nouvelles solidarités  : 18 mois après le début de la crise, la Sécu est là  !  »

TRIBUNE. Quelle a été la place, la mobilisation et la transformation de la Sécu durant la crise sanitaire et quels sont les nouveaux défis qu'elle s'apprête à relever? Par les présidents et DG de l'ensemble des branches de la Sécurité sociale (1).
Ce lundi 4 octobre est le 76e anniversaire de la création de la Sécurité sociale.
Ce lundi 4 octobre est le 76e anniversaire de la création de la Sécurité sociale. (Crédits : DR)

« La Sécu est là ! » : c'est ainsi que les différents acteurs de la Sécurité sociale ont fait savoir depuis 18 mois leur volonté d'accompagner au mieux nos concitoyens, ainsi que l'ensemble des entreprises, des travailleurs indépendants et des particuliers-employeurs dans cette crise sanitaire, économique et sociale.

L'Assurance maladie, bien sûr, mobilisée sur la mission de contact tracing et la vaccination, le remboursement des prestations et l'accompagnement du développement exceptionnel des téléconsultations. Dans le même temps, les Allocations familiales et l'Assurance retraite ont assuré la continuité du versement des prestations, qui constituent pour beaucoup de nos concitoyens, notamment les plus fragiles, une part importante de leurs revenus. Des aides exceptionnelles ont été versées, les équipements familiaux et sociaux ont été protégés. Face à la forte dégradation de la situation économique, le réseau des Urssaf a su adapter le prélèvement social à la situation des entreprises et des travailleurs indépendants, tout en assurant les besoins de financement croissants de la Sécurité sociale. La CNSA, de son côté, s'est assurée avec les MDPH* de la continuité des réponses, a amorti l'impact financier de la crise dans les établissements et services et financé la juste valorisation de l'engagement des professionnels mobilisés en « 1re ligne ». Et enfin, la MSA a agi au plus près du monde agricole et rural pour accompagner ses ressortissants (salariés, non-salariés et employeurs de main d'œuvre) dans cette crise.

Amortisseur de crise dans les territoires

La Sécurité sociale, dans toutes ses dimensions, a ainsi joué son rôle d'amortisseur de crise dans les territoires, au plus près de nos concitoyens. La protection sociale a ainsi pris tout son sens dans cette période. La continuité du service, en termes d'accueil et de relations avec nos assurés, ne s'est jamais interrompue. Ce résultat est le fruit d'une volonté partagée par toutes les branches de la Sécurité sociale : concilier la proximité du local et la modernité du digital. 96 % des remboursements de soins sont aujourd'hui digitalisés, le calcul et le paiement des cotisations sociales sont totalement dématérialisés, chacun peut accéder à son compte retraite, famille ou maladie 24h/24, et s'ouvrir en quelques clics un droit à prestations... tout en permettant un accès aux services publics pour les situations d'urgence. Lors des différents confinements, la digitalisation massive de nos organisations nous a permis de basculer rapidement en télétravail et d'ainsi concilier la protection de nos 150.000 collaborateurs avec la continuité de service public.

Engagée depuis de nombreuses années, cette transformation de la Sécurité sociale s'est accompagnée d'une forte baisse de ses coûts de gestion, qui représentent aujourd'hui moins de 2,5% du montant des prestations versées, l'un des plus faibles ratios au sein de l'OCDE. Cette dynamique de gestion est également la conséquence de profondes transformations internes. Avec l'appui de notre fédération professionnelle, l'Ucanss, elle se traduit au sein de nos organisations par des politiques de responsabilité sociétale ambitieuses, qui nous engagent pour la modernisation de nos pratiques RH internes, l'évolution de notre parc immobilier, l'achat responsable de nos biens et services, dans le but d'améliorer nos impacts environnementaux. Autant de leviers qui nous permettent de concilier aujourd'hui performance économique, sociale et interne, que nous croyons profondément indissociables.

Une proximité nécessaire pour les plus fragiles

Avec près de 300 organismes présents sur l'ensemble du territoire et plusieurs milliers de points d'accueil, le service public de la Sécurité sociale est implanté au plus près des besoins de nos concitoyens, des entreprises, des professionnels de santé, des associations et de nos partenaires locaux. Cette proximité est particulièrement nécessaire pour les plus fragiles, qui sont aussi, très souvent, les plus éloignés des outils numériques. Elle permet également d'adapter les politiques sociales à la réalité de nos territoires, comme en témoignent nos ambitions en matière d'action sociale, qui constituent un puissant levier d'aide au développement des politiques locales, en complément des prestations légales.

Cet ancrage local trouve également son expression dans les Conseils d'administration et les Conseils des caisses de Sécurité sociale, au sein desquels les partenaires sociaux représentent les cotisants (assurés et entreprises) tout en portant les besoins de leur territoire, en lien avec le tissu économique et social. Cette gouvernance spécifique conduit à articuler des politiques pilotées nationalement, déployées localement par un réseau d'organismes à vocation départementale ou régionale.

Aujourd'hui, la Sécurité sociale doit faire face à des défis complexes : celui de sa soutenabilité financière, de son adaptation aux nouveaux besoins des familles, du soutien à l'autonomie des personnes âgées et des personnes handicapées, et de l'équilibre de notre système de retraite par répartition. Elle sera naturellement au rendez-vous des décisions portées par les pouvoirs publics, comme elle a toujours su le faire en s'adaptant aux évolutions de la société depuis sa création en 1945, cette année notamment avec la création de la branche Autonomie.

76 ans après sa création, et alors que nous célébrons, ce 4 octobre, l'anniversaire de la Sécurité sociale, nous sommes fiers de mesurer la confiance accordée à notre institution par nos concitoyens, qui dans la dernière enquête du CEVIPOF plaçaient la Sécurité sociale sur le podium des organisations auxquelles ils font confiance, avec 71 %** de confiance exprimée.

Cette confiance nous oblige. Elle nous engage à poursuivre nos transformations, à nous réinventer sans cesse, à maintenir le meilleur niveau de proximité avec nos concitoyens pour poursuivre notre mission historique, dans cette crise et au-delà : agir pour la solidarité nationale.

____

* Maisons départementales des personnes handicapées

** Enquête CEVIPOF/Dialogues, « Baromètre du dialogue social », menée par l'Institut Ipsos, vague 3, juin 2021.

(1) Les signataires :

Isabelle Sancerni et Vincent Mazauric, Présidente du Conseil d'administration et Directeur général de la Caisse nationale d'Allocations familiales ;

Fabrice Gombert et Thomas Fatôme, Président du Conseil et Directeur général de la Caisse nationale de l'Assurance Maladie ;

Jean-Eudes Tesson et Yann-Gaël Amghar, Président du Conseil d'administration et Directeur général de l'Urssaf Caisse nationale ;

Gérard Rivière et Renaud Villard, Président du Conseil d'administration et Directeur général de la Caisse nationale d'Assurance vieillesse ;

Marie-Anne Montchamp et Virginie Magnant, Présidente du Conseil et Directrice de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie ;

Pascal Cormery et François-Emmanuel Blanc, Président et Directeur général de la Caisse centrale de la Mutualité sociale agricole ;

Raynal Le May, Directeur général de l'Union des Caisses nationales de Sécurité sociale.

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Commentaires 5
à écrit le 04/10/2021 à 14:26
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Certainement mais c'est quand même une vérité, le capitalisme a copieusement rendu l'homme malade mettant en plus la nature en danger immédiat du fait de la société de consommation-pollution. L'enfer est pavé de bonnes intentions, si on peut être sû...

à écrit le 04/10/2021 à 12:12
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La sécu a servit les moyens du gouvernement, il ne serait pas étonnant qu'elle saute par la suite, puisque l'idée est de l'endetter pour ensuite expliquer qu'il ne sera plus possible d'avoir une assurance sociale globale ! les algorithmes et les assu...

à écrit le 04/10/2021 à 8:38
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La sécu c'est ce qui permet de soigner seulement en partie les dégâts causés par le système qui l'a conçu.

le 04/10/2021 à 13:32
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@citoyen blasé C'est pas un peu réducteur comme commentaire ?

le 04/10/2021 à 14:28
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Certainement mais c'est quand même une vérité, le capitalisme a copieusement rendu l'homme malade mettant en plus la nature en danger immédiat du fait de la société de consommation-pollution. L'enfer est pavé de bonnes intentions, si on peut être sûr...

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