En quelques mots, pouvez-vous nous en dire plus sur le domaine d'expertise de Kontron ?

Le principal domaine d'expertise de notre entreprise, ce sont les calculateurs, pour des applications telles que le transport, la défense, l'énergie, et bien d'autres encore. Entre le monde physique et le monde numérique, il existe toujours un ordinateur industriel, que ce soit une barrière de parking ou un radar. Avec bientôt quarante années d'expertise dans ce domaine, Kontron fournit les calculateurs pour des applications sécurisées et innovantes dans tout type d'industrie.

Le groupe est d'ailleurs présent aux quatre coins du monde ?

En effet, au cours de la dernière décennie, Kontron, qui est coté au SDAX® de la bourse allemande, s'est rapidement développé pour devenir un fournisseur de solutions IoT intelligentes et de services informatiques professionnels de premier plan. Aujourd'hui, Kontron est un groupe technologique multinational très diversifié, qui possède plus de 3 000 clients dans le monde, et est implanté dans 32 pays.

Sa mission est d'aider les entreprises de tous secteurs à atteindre leurs objectifs de transformation industrielle et de digitalisation grâce à des applications sécurisées et pilotées par l'IoT.

Justement, qui sont les clients de l'entité française aujourd'hui ?

Notre portefeuille de clientèle se décompose en une centaine de clients. Il s'agit en majorité de très grands groupes internationaux, exerçant essentiellement dans le secteur du transport et de la défense.

Quels sont les enjeux de votre secteur d'activité aujourd'hui ?

Un des nouveaux enjeux majeurs concerne à ce jour la cybersécurité. Les infrastructures déployées partout sont en effet extrêmement exposées aux attaques. Nous devons ainsi améliorer la protection et la détection à distance des agressions.

Quels sont les points à améliorer en termes de sécurité des infrastructures et des calculateurs ?

L'organisation de l'industrie en France et en Europe, notamment celui de la défense et du transport, procède beaucoup par ruissellement. Or, la sécurité des infrastructures doit, à l'inverse, être prise par ses fondations : les calculateurs de base. Si vous appliquez un programme sécurisé sur une machine qui ne l'est pas, alors ce programme n'est plus sécurisé.

Pourtant, aujourd'hui, toutes les démarches de sécurisation sont encore faites de haut en bas. Il s'agit donc pour des acteurs comme nous, de créer le socle nécessaire avant d'offrir par la suite des interfaces et des technologies à tout le reste de la pyramide ; et ce afin de sécuriser au maximum leur fonctionnement.

Quels sont désormais les perspectives d'avenir et les défis futurs pour Kontron Modular Computers ?

Il existe aujourd'hui une forte pression via les différents régulateurs au sein de la communauté européenne et sur les autres continents, pour améliorer la sécurité et la souveraineté des infrastructures.

C'est pourquoi l'Union européenne est en train de mettre en place la loi « Cyber Resilience Act » qui rend obligatoire le fait de maintenir à jour l'ensemble des équipements intelligents. Une autre loi nommée « Digital Product Passport » doit, quant à elle, permettre d'accompagner un produit dans tout son cycle de vie, de sa création jusqu'à son retraitement, y compris les ordinateurs.

Pour notre groupe, le principal défi est donc d'être capable de proposer aux clients de nos calculateurs des outils et services performants dans le Web 3, afin qu'ils puissent maintenir l'ensemble de leurs équipements en condition de sécurité, suivre leur évolution et leur utilisation.

Quelle sera l'actualité de Kontron dans les semaines à venir ?

Nous sommes actuellement engagés dans le développement d'un programme qui vise à établir de manière irréfutable, à l'aide de la blockchain et des méthodes de types NFT, un suivi numérique retraçant l'ensemble de l'histoire d'une carte électronique de calcul. Ce programme est par ailleurs présenté à BPI France en réponse à un appel à projets sur les technologies critiques liées à la cybersécurité.

Nous allons plus loin que ce que demande le « Digital Product Passports » : nous pouvons enregistrer et vérifier la constitution et l'origine, mais aussi l'ensemble des réglages dynamiques de ces objets et ceci, en continu. Car la sécurité de nos infrastructures dépend non seulement de la qualité de la conception initiale de nos produits, mais également de leur paramétrage.