En juillet dernier, Energy Observer, le premier navire à hydrogène décarboné (pas issu du pétrole ou du gaz naturel), mis au point à Saint-Malo, a lancé sa filiale, Energy Observer Developments. Objectif : déployer de l'hydrogène propre sur l'ensemble du territoire, en particulier maritime, et recruter à terme 200 techniciens et ingénieurs.
Outre l'odyssée pour le futur que le navire accomplira jusqu'en 2022, ce projet positionne Energy Observer parmi les 190 acteurs recensés sur le territoire breton. Dévoilée en octobre par la Région Bretagne, son agence économique Bretagne Développement Innovation (BDI) ainsi que l'Ademe, une étude établit les potentiels bretons de production et d'usage de l'hydrogène « vert » à l'horizon 2050.
Préparer la transition énergétique bretonne
Localement, des écosystèmes associant territoire, infrastructures et usages se mettent en place. Dans le cadre de sa Breizh COP, la Région souhaiterait donc structurer cette filière afin de développer l'hydrogène renouvelable pour sa transition énergétique. En matière de transports notamment. « En Europe, la Bretagne est l'une des rares régions en mesure de bâtir une véritable filière, analyse André Crocq, conseiller régional délégué à la transition énergétique. Nous avons les cartes en main pour produire, transformer, stocker et distribuer de l'hydrogène, via électrolyse, à partir d'énergies propres comme l'éolien. » Mais aussi le photovoltaïque ou le biogaz.
Selon cette étude, les premières expériences portent sur la conversion de véhicules routiers, le développement de navires du futur ou encore la mise en place de stations de production et de desserte d'hydrogène vert. Le projet, baptisé EFFIH2 (7 millions d'euros de budget), développé à Vannes chez Morbihan énergies, implique l'industriel Michelin et des flottes de véhicules sanitaires, de poids lourds et de camionnettes de livraison autour d'une station H2 qui ouvrira en 2020. Sous dix-huit mois, la production passera d'un hydrogène gris à un hydrogène 100 % renouvelable. À Redon, H2X Systems prévoit de produire 100 véhicules à hydrogène par an à l'horizon 2023.
Au pays de la Roche-aux-Fées (35), des élus et des agriculteurs veulent fabriquer de l'hydrogène et du bioGNV (gaz vert), à partir de déchets organiques. Ces initiatives nourriront le plan d'action entre acteurs publics et privés, que la Bretagne lancera courant 2020. En accompagnant les projets, la Région veut tenter sa chance de devenir « la première région européenne de distribution » et de faire baisser les coûts. L'hydrogène renouvelable est cinq fois plus cher que celui issu du pétrole.
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