Pendant trois heures, l'hémicycle du conseil de Paris s'est transformé en arène à joutes. Au cœur du débat : le quatrième plan climat, pour la période 2023-206, porté par la maire (PS) de Paris, Anne Hidalgo, et qui comporte 400 propositions de lutte contre la pollution atmosphérique et le réchauffement climatique à Paris.
L'édile promet de réduire de 80% l'empreinte carbone de la capitale, de 50% les consommations énergétiques et d'atteindre 100% d'énergies renouvelables (EnR). Elle poursuit avec la création de 300 hectares d'espaces verts mais aussi des fontaines brumisantes.
Un programme, qui définit le mode d'action d'ici à 2040, a finalement été adopté ce mercredi 13 décembre. Au grand dam de l'opposition menée par la maire (LR) du VIIème arrondissement, Rachida Dati. La présidente du premier groupe d'opposition Changer Paris n'a pas hésité à questionner la faisabilité de ce projet ambitieux dont le financement n'a pas encore été chiffré.
Aussi la maire (PS) de la capitale Anne Hidalgo vient-elle faire appel en ce sens à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Dans la continuité du rapport Pisani-Ferry chiffrant les incidences économiques de l'action pour le climat, l'organisme rattaché à Sciences-Po vient d'être chargé, selon nos informations, par la mairie de mener une étude qui déterminera les moyens nécessaires à la mise en place dudit plan climat.
« Il s'agit du premier contrat du département économie et environnement. Ce nouveau dispositif se concentrera sur ce genre de sujets » confie à La Tribune, Xavier Ragot, président de l'OFCE.
L'Observatoire français des conjonctures économiques, qui avait déjà été sollicité en 2019 pour évaluer l'effet des investissements pour la transition écologique, va enquêter pendant onze mois. Son travail portera sur le chiffrage du budget ainsi que sa répartition sur les différents secteurs.
Les collectivités livrées à elles-mêmes
Tous les scénarios seront passés au peigne fin afin de déterminer qui devra investir et combien.
« La rénovation thermique est au cœur des réflexions, notamment dans les bâtiments publics ou anciens. Ensuite, viendra la question des mobilités, très importante pour un espace dense comme l'Île-de-France » poursuit Xavier Ragot.
L'OFCE reste toutefois très attentive au développement de l'activité économique de Paris. Son président évoque notamment l'attractivité touristique et les risques du changement climatique dans le domaine.
Selon Xavier Ragot, la municipalité est « l'acteur capital de l'investissement ». Anne Hidalgo vient donc de faire adopter un plan d'investissement de 1,8 milliard d'euros, notamment pour financer le 4e plan Climat.
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