Malgré sa dette, la ville de Paris renoue avec sa notation d'avant-crise

Après avoir modifié la note de la capitale mi-avril 2020, Standard & Poor's vient de la relever pour la placer à son niveau d'avant-crise. Une annonce qui réjouit la Ville de Paris qui y voit une reconnaissance de sa saine gestion, selon l'adjoint d'Anne Hidalgo chargé des finances et du budget, Paul Simondon. Malgré la crise économique et sanitaire, le marché immobilier redémarre de la même façon que la Ville maintient ses investissements.
César Armand
L'Hôtel de Ville de Paris.
L'Hôtel de Ville de Paris. (Crédits : Philippe Wojazer)

C'était le 14 avril 2020 à mi-chemin entre le début et la fin du premier confinement : Standard & Poor's modifiait la note de la ville de Paris. La capitale passait de « AA » avec perspective stable à « AA- » (avec perspective négative). Renversement de situation le 8 octobre dernier : l'agence de notation américaine maintient le « AA » et qualifie désormais la perspective non plus de « négative » mais de « stable ».

« C'est la meilleure note possible pour une collectivité territoriale », déclare à La Tribune, le maire-adjoint (PS) chargé des finances, du budget, de la finance verte et des affaires funéraires. « On ne peut pas être au-dessus », insiste Paul Simondon. Cette notation n'en reste pas moins surprenante dans un contexte où la dette de la Ville oscille entre 6,6 milliards d'euros, selon la majorité de gauche, et 7,71 milliards d'euros, d'après l'opposition de droite.

« Notre saine gestion est reconnue comme telle »

« La dette s'est stabilisée », rétorque l'adjoint d'Anne Hidalgo. « 5,7 milliards d'euros fin 2017, 5,92 milliards d'euros fin 2018 et 5,88 milliards d'euros fin 2019 », égrène-t-il. A cette date, Paris détenait également un excédent cumulé de fonctionnement avoisinant les 200 millions d'euros, ce qui lui a permis de financer, dès mai 2020, un plan de soutien à l'économie de... 200 millions d'euros. Autrement dit, ses résultats excédentaires de la section des dépenses de fonctionnement ont été affectés à la section des dépenses d'investissement.

« C'est la preuve que notre saine gestion est reconnue comme telle, et ce alors que l'économie parisienne ainsi que les finances de la Ville ont pris la crise de plein fouet », relève Paul Simondon.

Un redémarrage du marché immobilier

Depuis le début de la Covid-19, Paris a en effet perdu 800 millions d'euros en 2020 et près de 1,2 milliard d'euros à date, entre l'explosion des dépenses sanitaires et sociales et la chute des recettes liées à l'événementiel et au tourisme. Désormais, « on observe des fondamentaux qui restent bons ainsi qu'un redémarrage de l'économie, y compris du marché immobilier », souligne le maire-adjoint (PS) chargé des finances, du budget, de la finance verte et des affaires funéraires.

Dans ce domaine, après avoir perdu, entre avril 2020 et mars 2021, 224 millions de droits de mutation à titre onéreux (DMTO dits aussi « frais de notaire »), dont s'acquittent tout acquéreur lors de l'achat d'un appartement ou maison, « nous assistons depuis cet été à un redémarrage à un rythme équivalent à celui de l'année 2019 », souligne Paul Simondon. Le retour des touristes dans la capitale est de la même façon accueilli « avec bonheur ». « Paris est trop belle pour ne pas être visitée », poursuit-il.

Maintien de l'investissement et définition d'un budget carbone

La bonne notation s'explique aussi par le maintien de l'investissement, malgré la baisse de l'autofinancement, avec un plan de 1,4 milliard d'euros voté dans le cadre de son budget 2021. Au menu : construction de logements, rénovation thermique, infrastructures, mobilités actives (marche, vélo, trottinette... Ndlr), transports en commun et végétalisation. « Nous avons également mis en place un pilotage précis pour aller aux priorités », relève le le maire-adjoint (PS) chargé des finances, du budget, de la finance verte et des affaires funéraires.

Parallèlement, Paul Simondon continue de travailler sur la définition d'un budget carbone avec l'association d'élus France urbaine et l'association I4CE-Institut de l'Économie pour le Climat pour évaluer la portée climatique du budget de la ville. « Nous voulons consolider l'impact de chaque ligne et son effet « très favorable », « favorable », « neutre » ou « défavorable», détaille-t-il.

Le dispositif a déjà été testé sur les comptes de 2019, mis en place en 2020 sur les dépenses liées aux affaires scolaires, à la petite enfance, à la culture ou à la voirie, avant d'être généralisé sur les documents budgétaires de 2021. «Pour chaque secteur, cela permet d'obtenir une analyse et de se fixer des objectifs pour que le budget soit l'outil le plus efficace pour réussir la transition », conclut l'adjoint d'Anne Hidalgo.

Lire aussi Paris se dote d'un adjoint pour être à la pointe de la finance verte

César Armand

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Commentaires 2
à écrit le 11/10/2021 à 19:57
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Les parisiens n'ont que ce qu'ils méritent, la médiocrité de leur maire ils ne l'imposeront pas à la France

à écrit le 11/10/2021 à 19:28
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Après les couteux Sarkozy et Macron, difficile pour la droite d'être crédible en ce qui concerne la dette.

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