Nantes métropole pousse 97 propositions pour fabriquer et vivre la ville de demain

Ce jeudi, Nantes métropole a présenté sa feuille de route pour fabriquer et vivre autrement les villes de demain. Structurée autour de cinq « balises », elle viendra guider la nouvelle fabrique de nos villes, à la fois pour les acteurs publics, les communes, les professionnels et les habitants des 24 communes. Chaque balise décline des engagements qui se traduisent par près de 100 actions opérationnelles. A ce stade, l’enveloppe globale n’a pas été chiffrée.
Nantes métropole a présenté, le 11 avril 2024, 97 actions pour inventer la ville de demain.
Nantes métropole a présenté, le 11 avril 2024, 97 actions pour inventer la ville de demain. (Crédits : Florence Falvy)

Dans la lignée des grands débats citoyens sur la Loire, la transition énergétique et la longévité, celui consacré à la fabrique de nos villes arrive dans sa phase finale à Nantes. « C'est une transformation qui démarre sur dix ans », a averti Johanna Rolland, la maire et présidente de Nantes métropole, lors d'un point presse ce jeudi.

Pour rappel, en mars 2023, les élus du conseil métropolitain avait décidé d'engager un grand débat sur la fabrique de nos villes. Objectif affiché, « imaginer comment collectivement nous pouvions inventer une ville plus écologique, solidaire et résiliente face aux enjeux sociaux et climatiques ».

Après 125 jours de débat, de mars à juillet 2023, qui ont mobilisé près de 30.000 participants, une phase d'instruction du rapport citoyen (long de 100 pages) remis le 6 novembre dernier par les garants du débat aux élus métropolitains, la démarche aboutit à la présentation d'une feuille de route. Cette dernière sera débattue et votée lors du conseil métropolitain du 12 avril. Dans les faits, celle-ci est structurée autour de 5 « ambitions » ou « balises » qui déclinent chacune des engagements et près de 100 actions opérationnelles.

Végétaliser 15 hectares

En premier lieu, Nantes métropole souhaite renforcer la présence de la nature en ville, suivant la règle du « 3-30-300 ».

« Trois arbres visibles depuis sa fenêtre, au moins 30% de couverture arborée dans son quartier et l'accès à un espace vert à 300 mètres de son domicile ou de son travail », a explicité l'élue nantaise.

Par exemple, « le projet de la ZAC Pirmil-Les Isles [concerné par le programme Territoires engagés pour le logement, ndlr) pourrait pleinement bénéficier de ces orientations. »

La métropole prend également l'engagement de végétaliser 15 hectares supplémentaires d'espaces bitumés, « soit l'équivalent de 10.000 places de parking », compare Tristan Riom, vice-président de Nantes métropole délégué à l'agriculture, au climat, aux mutations économiques, à la résilience et aux transitions alimentaires et énergétiques.

Inventer le bail réel libre

Alors que ce grand débat citoyen a pointé des inquiétudes sur la crise du logement, une autre ambition affichée concerne le droit au logement pour tous. Nantes métropole, qui table sur 6.000 nouvelles unités par an, dont 2.000 logements sociaux, envisage ainsi d'« aller plus loin sur l'accession sociale à la propriété », dixit Johanna Rolland.

Parmi les 21 mesures annoncées, elle souhaite notamment massifier sur tout le territoire le dispositif du bail réel solidaire (BRS). A ce titre, la collectivité va consacrer une enveloppe de 60 millions d'euros sur trois ans. Une somme qui s'ajoute aux 94 millions d'euros prévus dans le cadre de la Programmation Pluriannuelle des Investissements. De plus, la dissociation du bâti et du foncier sera élargie au logement libre pour s'adresser aux classes moyennes.

« Nous allons inventer localement le bail réel libre et porter cette démarche nationalement. » A ce jour, « trois opérations BRS sont engagées dans la centralité métropolitaine, dont une a été livrée. Soit 30 logements agréés. A terme, ce sont 800 logements en cours d'agrément ou agréés qui vont accueillir 800 ménages, dont plus de 500 sur la métropole. Il s'agit de passer à la vitesse supérieure », indique à La Tribune Pascal Pras, vice-président délégué à l'urbanisme durable, habitat et projets urbains.

En parallèle, la métropole dit vouloir accroître la participation des habitants. A ce titre, elle va engager « dans les prochains mois », d'après Johanna Rolland, une démarche d'inspiration citoyenne pour dessiner le futur projet de l'Hôtel Dieu et nourrir les réflexions sur la reconversion de ce site gigantesque situé dans le centre-ville nantais.

L'ambition est aussi de créer cinq espaces publics conçus en partenariat avec les enfants. Interrogée sur les communes concernées, elle répond : « Nombreuses sont les candidates. A ce stade, nous n'avons pas encore tranché. »

Autre objectif affiché : « Viser 10% d'économie d'eau consommée à l'échelle du territoire d'ici à 2030 par les collectivités, particuliers et entreprises, car tous doivent être engagés dans cette sobriété d'usage », prolonge Pascal Pras. Comment ? « En faisant notamment de la pédagogie dans les écoles ». Mais pas question d'adopter un tarif saisonnier de l'eau, comme à Toulouse, pour pousser à l'économie l'été. Sur ce point, la maire rappelle que les habitants bénéficient d'un tarif unique de l'eau et que la métropole mène un travail sur la tarification sociale de l'eau.

Lire aussiLa future tarification saisonnière de l'eau à Toulouse fait débat à la Métropole

Une métropole « sobre », « circulaire » et « conviviale »

Nantes métropole ambitionne également de rendre « concrète » la ville du quart d'heure dans les 24 communes, « en fonction des spécificités de chaque territoire », en favorisant des services « essentiels » (médecin, écoles, cafés de quartiers...) à moins d'un quart d'heure à pied de chez soi.

Johanna Rolland poursuit :

« Fabriquer la ville et vivre la ville autrement implique en amont de construire la ville différemment, nous voulons faire de l'urbanisme circulaire notre nouveau principe d'aménagement de la ville : construire la ville sur elle-même, recycler les sols déjà urbanisés ou les bâtiments inutilisés, faire monter en puissance la filière du réemploi... »

Les sept grandes entrées d'agglomération et leurs zones commerciales (route de Vannes, de Rennes, de Vannes, de Paris...) seront quant à elles repensées « pour en faire des quartiers agréables à vivre », assure Pascal Pras. La métropole prévoit aussi de massifier l'utilisation des déchets du BTP et des matériaux biosourcés et de structurer une filière de l'éco-construction, mais aussi « d'accélérer la densification des zones d'activités économiques ».

Afin de créer une métropole « conviviale » et « inclusive » notamment « fondée sur l'imaginaire », la métropole déroule ici 20 actions. Parmi elles, « la création d'un centre de formations et des apprentissages de la ville pour former aux nouveaux métiers », embraye Christelle Scuotto, vice-présidente au dialogue citoyen et à la citoyenneté métropolitaine. Le guichet unique de conseil aux habitants dans tous les domaines du logement sera lui renforcé dans sa dimension territoriale avec de nouveaux services ou conseils (mieux préserver la biodiversité au sein de son jardin, par exemple) « pour mieux répondre aux besoins ». Et, afin de favoriser « le vivre ensemble », il est prévu d'expérimenter des espaces de projet « page blanche » : « Cette nouvelle approche va permettre de laisser une forme de liberté, de souplesse dans un projet urbain », conclut-elle.

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Commentaire 1
à écrit le 12/04/2024 à 11:05
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Nantes a bien un soucis, qui se doit toute son attention. Celui de la gangrène qui la ronge ! De vider le gredin, hors de ses murs. Du moins de réguler le nombre, de ne finir comme sa cousine du sud. Ces derniers s'élargissent en son sein et sur sa...

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