Adaptation au changement climatique : l'exécutif promet de s'attaquer aux bâtiments publics

Bruno Le Maire et Christophe Béchu donnent le coup d'envoi ce matin d'une série de réunions de travail sur l'adaptation des entreprises au changement climatique. Longtemps négligé, cet enjeu doit désormais devenir un réflexe pour chaque décision d'investissement, assure l'exécutif, lequel entend être exemplaire, notamment dans la rénovation de ses bâtiments publics. L'enjeu est colossal : une France pas ou mal adaptée pourrait coûter entre deux et cinq points de PIB d'ici à 30 ans.
(Crédits : Reuters)

Parent pauvre des politiques climatiques, l'adaptation au changement climatique doit désormais devenir un réflexe pour chaque décision d'investissement. L'exécutif en est convaincu et entend bien montrer l'exemple. Selon nos informations, le gouvernement va s'engager à prendre systématiquement en compte cet enjeu pour toute rénovation de ses passoires énergétiques ou investissement dans un bâtiment public. Gendarmerie, centre des impôts, universités... Au total, quelque 100 millions de mètres carrés de bâtiments seraient concernés.

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Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, désormais en charge de l'Energie, et Christophe Béchu, au ministère de la Transition écologique, feront part de cet engagement ce matin à Bercy, à l'occasion d'une réunion de lancement de travaux sur l'adaptation des entreprises au changement climatique. Y sont conviés les représentants des filières économiques, du tourisme au transport, en passant par l'énergie et le bâtiment, mais aussi les organisations syndicales et patronales.

Les transports et l'énergie en première ligne

« Le changement climatique et ses conséquences n'est plus un risque. Ils sont déjà visibles, c'est une certitude », souligne l'entourage de Bruno Le Maire. « S'adapter aux effets du changement climatique, ce n'est pas renoncer aux objectifs d'atténuation [qui consistent à diminuer les émissions de gaz responsables du réchauffement de l'atmosphère]. Les deux peuvent aller de pair », abonde le cabinet du ministère de la Transition écologique.

L'objectif de cette réunion, première d'une longue série, vise surtout à sensibiliser les entreprises, encore peu habituées à envisager un panel de scénarios dans l'élaboration de leur stratégie de développement. Comment les températures élevées vont impacter les conditions de travail, notamment en extérieur ? Les trains pourront-ils encore rouler quand il fera 40 degrés ? Les niveaux d'eau des fleuves seront-ils suffisamment élevés pour la navigation des bateaux de marchandises ? Les réseaux électriques pourront-ils faire face aux tempêtes ? Les infrastructures portuaires pourront-elles encore fonctionner avec la montée des eaux ?

Alors que le niveau de sensibilisation reste très inégal, les deux ministres devraient, dans un premier temps, demander à deux filières stratégiques et très exposées à ces changements, que sont les transports et l'énergie, de leur présenter un plan d'adaptation d'ici quelques mois.

Créer « un réflexe adaptation »

Plus généralement, les réunions de travail à venir visent à déclencher un « réflexe adaptation dans tous les investissements », insistent les deux cabinets, afin « d'éviter des investissements plus coûteux par la suite ». Le raisonnement paraît logique : une PME qui vérifie aujourd'hui que l'emplacement où elle souhaite construire son futur entrepôt ne se situe pas dans une zone inondable à l'horizon 2030, n'aura pas à délocaliser ce même entrepôt à peine quelques années après sa construction.

L'idée est aussi « d'éviter la mal-adaptation, c'est-à-dire de se tromper de chemin et de réaliser que les modes d'action initialement choisis ne sont pas les bons », ajoute l'entourage de Christophe Béchu. L'enjeu est colossal : une France pas ou mal adaptée pourrait coûter entre deux et cinq points de Produit intérieur brut (PIB) d'ici 30 ans, c'est-à-dire entre 50 et 125 milliards d'euros de perdus pour l'économie française.

Une stratégie nationale finalisée d'ici à l'été

En parallèle de ces travaux sectoriels avec les différentes filières, le gouvernement planche sur l'élaboration d'un Plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC). En phase de finalisation, ce plan doit être mis en consultation en mars pour une présentation officielle l'été prochain. Il devrait comprendre une cinquantaine de mesures, dont certaines pourraient se traduire sur les plans législatif et réglementaire.

Mais quid des moyens pour mettre en œuvre cette stratégie nationale ? Les cabinets des deux ministères se sont abstenus de donner un chiffre précis. Bercy a toutefois rappelé que sur les 40 milliards d'euros de dépenses vertes prévues au budget 2024, « 26 milliards répondent directement ou indirectement aux enjeux d'adaptation ».

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Commentaires 10
à écrit le 17/02/2024 à 12:45
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du gaspillage en plus , "ça"manquait et surtout avec l'argent de ceux de moins en moins nombreux qui paient des impôts .... formidable l'état d'esprit de ces pseudo-dirigeants politiques qui n'ont pas fait grand chose de positif dans leur vie

à écrit le 08/02/2024 à 21:21
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C'est trop tart. Le croute terreste relativement moins epais en dessous les bassins des oceans que le croute en dessous les continents, et les deux en equilibre et flottant sur le magme, ne tolère pas une prise de poids rapide due à la fonte du gel g...

à écrit le 08/02/2024 à 14:10
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Bruno est dans l'incantatoire permanent et ignore qu'il faut installer des roof top sur les bâtiments publics pour résoudre le problème .

à écrit le 08/02/2024 à 11:28
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Notre monstrueuse dette est-elle un bâtiment public?

le 08/02/2024 à 14:08
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Riton quel rapport entre dette et bâtiment public ?

le 08/02/2024 à 14:08
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Riton quel rapport entre dette et bâtiment public ?

à écrit le 08/02/2024 à 11:16
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Avec ces deux pieds nickeles, je crains le pire.

à écrit le 08/02/2024 à 9:49
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Qué qui a dit le RN les lr et macron darmanisé ? qué les réfugiers climatiques ont en veut pas ! les migrants de la province non plus, qué le gouvernement parisiano parisien qué la dit pareil de marine ! Ils vont prendre le travail ds parisiens!!...

à écrit le 08/02/2024 à 8:20
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"L'enjeu est colossal : une France pas ou mal adaptée pourrait coûter entre deux et cinq points de PIB d'ici à 30 ans". LOL ! Mais dans 30 ans le monde sera toujours "inadapté" vous verrez. Là cela doit être pour faire plaisir aux entreprises du sect...

le 08/02/2024 à 9:16
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confie la gestion des mesures correctives pour les inondation du nord de la france a celui qui est incapables de rétablir les finances du pays qu'il creuse d'année en année revient a faire du nord du pays un très grand lac avec pour mémoire ici son...

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