Alstom révolutionne la formation de ses salariés dans le monde grâce à la réalité virtuelle

Si le métavers est virtuel, son impact économique est déjà réel en France.Dans le cadre de sa campagne en ligne "l'impact est réel", Meta présente un des cas d’usage de cette technologie immersive. Le constructeur ferroviaire Alstom fait partie des premiers grands industriels à avoir intégré les technologies immersives dans ses métiers. Jusqu’à réinventer la formation des collaborateurs.
(Crédits : DR)

En 2022, Alstom a fait forte impression en dévoilant un showroom inédit, avec son partenaire SoWhen?, une société créatech spécialisée dans les nouvelles technologies de l'image. Sur près de 4 km2, l'industriel déploie toute une ville en 3D où circulent 12 modèles de ses trains, trams, métros ou monorails. Grâce à la réalité virtuelle (VR), ses clients peuvent désormais s'immerger pour découvrir, plus vraie que nature, l'offre commerciale du groupe. Il ne s'agit pourtant que d'une petite partie des technologies immersives chez Alstom. « Le groupe a été en avance sur l'usage de la réalité virtuelle ou augmentée, en le développant tout d'abord dans le design industriel, avant de l'étendre à d'autres domaines », retrace Franck Gaillard, le responsable de la formation chez Alstom. Outre la représentation commerciale, le champ de la maintenance a vite profité lui aussi des apports de la réalité étendue, « au point de permettre aujourd'hui aux opérateurs de tester, valider et, au besoin, corriger la faisabilité des opérations de maintenance », détaille-t-il.

Prise de conscience collective

Depuis plus de 10 ans, les utilisations de la VR bénéficient d'investissements conséquents au sein du groupe. La création de l'Alstom Virtual Reality Center, au siège de Saint-Ouen, a constitué une étape importante. « Jusqu'à 2019 environ, ces usages étaient toutefois maîtrisés par quelques experts, retrace Franck Gaillard. Puis la pandémie de Covid-19 a provoqué une immense prise de conscience collective de l'intérêt de ces technologies immersives, au moment où il n'était plus possible de se déplacer ». S'il existe un domaine dans lequel la VR a soudain revêtu un intérêt incontestable, c'est bien celui de la formation. L'exigence de croissance internationale s'est répercutée dans les besoins de formation. « Toute notre stratégie de 'learning' devait répondre à cet objectif : diffuser rapidement la connaissance à travers le monde, ce qui a participé à accélérer le recours à la réalité virtuelle », relate le responsable de la formation. Alstom University a ainsi vu le jour en 2016, avec pour objectif de propager l'expertise digitale d'un groupe appelé à tripler de taille. Aujourd'hui, l'industriel propose des VR Discovery Tours dans ses campus délocalisés et autres learning hubs, afin de diffuser la connaissance et la pratique.

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« La réalité virtuelle est révolutionnaire »

De cette dynamique est née une plateforme de formation en réalité virtuelle, accessible à tous les salariés depuis leurs smartphones, tablettes, PC ou casques de VR. On y trouve déjà plus de 150 expériences de formation au catalogue. La barre des 50 000 sessions d'apprentissage sera bientôt franchie, pour plus de 16 000 utilisateurs uniques. Dans la formation et l'apprentissage, l'utilité de la VR n'est plus à prouver quand il s'agit, par exemple, de former des opérateurs à la sécurité dans un environnement ferroviaire. « Son effet sur la mémorisation est impressionnant. Expérimenter le danger des voies en réalité virtuelle change tout, estime Franck Gaillard. Une fois que les opérateurs l'ont ressenti à travers leur casque, ils adoptent plus vite les bons comportements. A ce titre, la réalité virtuelle est révolutionnaire. » On la retrouve désormais dans des formations en production, mais aussi en gestion de projets, avec des formations à la négociation, ou sur des thématiques liées à l'inclusion, comme la lutte contre le sexisme ou la sensibilisation au handicap. Au rayon du bien-être au travail, les salariés d'Alstom peuvent même profiter de séances de relaxation en immersion.

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Une empreinte carbone réduite

Pour Alstom, la réalité virtuelle dope l'apprentissage mais pas uniquement, car elle possède de nombreux bénéfices secondaires. Une formation en VR serait ainsi deux fois moins chère qu'une formation identique en présentiel, tout en générant un impact environnemental faible. « Elle peut éviter à certains de nos experts de devoir prendre l'avion et d'alourdir ainsi notre empreinte carbone », résume Franck Gaillard. « Pour une organisation internationale comme Alstom, présent dans 63 pays, ce gain environnemental est tout sauf anecdotique ».

Pionnier, le groupe continue à avancer et à innover. Parmi les chantiers en cours, Alstom œuvre notamment à faire émerger les métavers industriels de demain. « Durant les confinements de la période Covid, nous avons commencé à utiliser des proto-métavers afin de créer des événements virtuels fédérateurs », raconte Franck Gaillard. Le groupe voit désormais plus loin et croit en l'avènement « d'espaces collaboratifs et immersifs qui permettront demain aux industriels de travailler ensemble, à distance, autour de leurs activités ». Dans le cadre de l'appel à projet national DEFFINUM, Alstom porte justement un projet de métavers open source entre industriels et monde universitaire. Le début d'une nouvelle ère.

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Commentaires 2
à écrit le 12/11/2023 à 20:19
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Et ça va donner quoi avec l'intelligence artificielle?

à écrit le 09/11/2023 à 9:52
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Pour avoir l'air moins grotesque sur la photo tenez vos lunettes virtuelles comme des jumelles svp ! LOL ! ^^

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