Après six mois d'agonie, le Conseil national du numérique renaît

Après les démissions en série en décembre, le gouvernement a nommé ce mardi 29 mai les 30 membres du Conseil national du numérique (CNNum). Salwa Toko, connue pour son engagement en faveur de l'inclusion, obtient la présidence de l'institution. Gilles Babinet, représentant de la France auprès de la Commission européenne, fait son grand retour en tant que vice-président.
Mounir Mahjoubi, le secrétaire d'État chargé du numérique, a nommé les 30 membres du Conseil national du numérique, après six mois d'agonie.
Mounir Mahjoubi, le secrétaire d'État chargé du numérique, a nommé les 30 membres du Conseil national du numérique, après six mois d'agonie. (Crédits : Reuters/Benoît Tessier)

En souffrance depuis décembre dernier, le Conseil national du numérique (CNNum) est remis sur les rails. Mounir Mahjoubi, le secrétaire d'État chargé du numérique, a nommé ce mardi 29 mai les 30 membres du collège respectant une stricte parité. Salwa Toko a été placée à la tête de l'institution, comme l'avait annoncé La Tribune le 17 mai.

Âgée de 42 ans, Salwa Toko a des origines marocaines et béninoises, a grandi au Mali jusqu'au collège avant de finir sa scolarité en France. Elle est la fondatrice de l'association Becomtech et ancienne de la Fondation Agir contre l'exclusion (FACE). Celle qui s'est fait connaître pour son engagement en faveur de l'inclusion des femmes dans le milieu très masculin de la tech est donc en adéquation avec la politique voulue par Mounir Mahjoubi. En charge du grand chantier de la numérisation de l'État et VRP de la French Tech, l'ancien startuppeur promeut une vision inclusive et sociale de l'innovation.

Lire aussi : Qui est Salwa Toko, la nouvelle présidente du Conseil national du numérique ?

Mixité, inclusion, fiscalité : les chantiers du CNNum

La mixité et l'inclusion numérique seront deux grands chantiers pour le CNNum, selon Le MondeL'institution devra également plancher sur les nouvelles réglementations du numérique - notamment la fiscalité. Au sein du collège, une petite vingtaine sont des entrepreneurs dans le numérique ou représentants de grands groupes - tels que Gaël Duval (fondateur de JeChange.org et de la conférence French Touch), Alexandre Zapolsky (fondateur de Linagora, éditeur de Logiciels Libres), Mohammed Boumediane (fondateur de Ziwit, spécialisé dans la cybersécurité), Tatiana Jama (fondatrice de VisualBot), Nathalie Collin (directrice générale adjointe du groupe La Poste en charge de la branche numérique et communication).

Selon nos confrères du Figaro, qui a publié la liste intégrale, une dizaine de personnalités ont un profil davantage académique ou institutionnel - comme Thomas Landrain (fondateur de La Paillasse) et Yann Algan (doyen de l'école des Affaires publiques de Sciences Po). Enfin, Gilles Babinet fait son grand retour au titre de vice-président. L'actuel "digital champion", représentant de la France auprès de la Commission européenne, a été le premier président du CNNum, créé par Nicolas Sarkozy en 2011.

Six mois d'agonie après les démissions en série

Le CNNum est censé représenter la diversité de l'écosystème numérique français : entrepreneurs, investisseurs, chercheurs, société civile. Cette commission consultative indépendante a pour mission d'évaluer les impacts de la révolution numérique sur la société et sur l'économie, et de publier des rapports, des avis et des recommandations au gouvernement, qui est libre de les suivre ou de les ignorer.

Cette indépendance de façade vis-à-vis du gouvernement a été révélée au grand jour avec le scandale Rokhaya Diallo. En décembre dernier, le gouvernement nommait les nouveaux membres du CNNum, avec l'entrepreneure et investisseuse Marie Ekeland à sa tête. Elle était alors la première femme à diriger l'institution. Parmi les membres, les nominations de l'écrivaine et journaliste Rokhaya Diallo, connue pour ses positions controversées sur le "racisme d'État", et du rappeur et entrepreneur Axiom, ont été critiquées. Priée de revoir sa copie, Marie Ekeland avait annoncé sa démission une semaine seulement après sa prise de fonction - entraînant avec elle des démissions en série.

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Commentaire 1
à écrit le 30/05/2018 à 8:53
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"Mounir Mahjoubi" Pourtant on le voit et on l'entend partout celui là...

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