IA : avec son nouveau centre de recherche à Paris, Google entend former 100.000 professionnels

Google a inauguré son nouveau centre de recherche et développement en intelligence artificielle (IA), ce jeudi à Paris. Ce dernier va rassembler plus de 300 chercheurs. Un pas de plus dans l'IA pour Paris, qui attire de nombreuses grandes entreprises technologiques.
Google va rassembler dans ce nouveau « hub » plus de 300 chercheurs et ingénieurs (Photo d'illustration).
Google va rassembler dans ce nouveau « hub » plus de 300 chercheurs et ingénieurs (Photo d'illustration). (Crédits : STEVE MARCUS)

[Article publié le jeudi 15 février 2024 à 12h20, mis à jour à 14h53] Paris renforce un peu plus sa présence dans le monde de l'IA. Ce jeudi, Google a inauguré son nouveau centre de recherche et développement en intelligence artificielle (IA), en présence de son PDG Sundar Pichai, du ministre de l'Économie Bruno Le Maire et de la secrétaire d'Etat chargée du Numérique, Marina Ferrari. Après une première implantation à Paris en 2018, Google va rassembler dans ce nouveau « hub » plus de 300 chercheurs et ingénieurs contribuant au développement de ses produits, YouTube et le navigateur Chrome. Selon Sundar Pichai, la mission de ce centre est de « faire émerger de nouveaux partenariats académiques » et de former des professionnels à cette technologie.

 « Le hub permettra de nouer des coopérations avec ces institutions, afin de stimuler la recherche fondamentale et la recherche appliquée en IA, renforçant ainsi la place de la France comme leader dans ce domaine », a indiqué Google dans un communiqué, qui entend former 100.000 professionnels français aux outils de l'IA d'ici la fin de l'année 2025.

En parallèle de cette inauguration, Sundar Pichai a été reçu à l'Elysée par le Président Emmanuel Macron, qui lui a « rappelé sa vision en matière d'intelligence artificielle, où l'innovation doit permettre de faire avancer nos économies et contribuer au bien commun, dans un cadre protecteur des droits des citoyens ». Ils ont également évoqué « la désinformation en ligne, enjeu crucial, en particulier en cette année électorale pour de nombreuses démocraties ».

Une course technologique

Le géant de la recherche Internet tente donc d'entretenir de bonnes relations avec l'exécutif français tout en mettant les bouchées doubles dans l'IA. Objectif, faire face à une concurrence féroce. Le succès fulgurant de ChatGPT a donné une longueur d'avance à OpenIA sur une concurrence prise de vitesse, et fait exploser sa valorisation au-delà des 80 milliards de dollars.

Lire aussiIntelligence artificielle : Anthropic, Google, Mistral... qui pour détrôner OpenAI en 2024 ?

Mais OpenAI n'a pas tué le match, loin de là. La concurrence, composée d'une poignée d'entreprises, n'a pas chômé en 2023 et commence à combler son retard. Dans les starting-blocks, se trouve Google, grâce à son prestigieux laboratoire de recherche Google Deepmind. Mais aussi une poignée de startups extrêmement bien financées, qui ont levé en 2023 au moins un demi-milliard de dollars chacune. Parmi elles, Anthropic (soutenue par Amazon et Google), Cohere et Inflection AI font la course aux Etats-Unis, tandis que Mistral AI (France) et Aleph Alpha (Allemagne) tentent de percer en Europe.

Si 2023 était l'année de l'exploration de la technologie, 2024 pourrait être l'année de la course à la performance. Avec un problème de fond : aucune métrique et aucun benchmark (test standardisé, ndlr) ne suffit à attester, à ce jour, de la supériorité d'un modèle d'IA sur un autre.

Paris attire les géants de l'IA

Dans cette récente course à l'AI, Paris apparaît comme une place de choix pour les entreprises. « La France possède des atouts considérables dans le domaine scientifique, avec ses 500.000 chercheurs et des institutions de premier plan tels que le CNRS, Inria, Paris Saclay, l'Institut Curie, ou encore l'Université PSL (Paris Sciences & Lettres) », a ajouté Google dans son communiqué.

Google n'est, en effet, pas le seul grand nom de la tech à investir dans un centre de R&D dans l'Hexagone.

En 2015, Facebook y a ouvert son grand laboratoire FAIR (Facebook artificial intelligence research), sous l'impulsion du chercheur français Yann Le Cun, expert de Meta et pionnier du « machine learning » qui a fondé l'IA moderne. Son premier de la sorte hors des Etats-Unis. Le Japonais Fujitsu, le Coréen Samsung et l'Américain IBM ont, eux aussi, ouvert des centres de recherche dans la capitale française.

« En quelques années, nous sommes parvenus à créer plusieurs instituts de recherche interdisciplinaire, des chaires de recherche, à doubler le nombre de diplômés en IA et à augmenter de 500 le nombre de doctorants », s'était félicité le président français Emmanuel Macron en novembre, à l'occasion du lancement du laboratoire Kyutai, porté notamment par Xavier Niel (Iliad) et Rodolphe Saadé (CMA-CGM, propriétaire de La Tribune) et basé également à Paris.

Lire aussi« La France à elle seule peut se hisser parmi les leaders mondiaux de l'intelligence artificielle » (Xavier Niel, Iliad)

Doté d'un budget de 300 millions d'euros, ce laboratoire « à but non-lucratif » est dédié à la recherche en source ouverte, avec l'ambition, par exemple, de créer son propre modèle de langage, grâce à un groupe de chercheurs qui ont déjà travaillé pour les grands acteurs de la tech, comme Facebook, Google ou Apple.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 17/02/2024 à 13:54
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Bravo à Lionel Grotto directeur général de Choose Paris entité rattachée à la région ile de France chargée du développement économique .

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