La course technologique à l'intelligence artificielle (IA) est d'abord une guerre pour capter les investissements. Le PDG du géant américain de l'intelligence artificielle Nvidia, Jensen Huang, qui fabrique des processeurs incontournables dans l'IA, a déclaré vendredi que son groupe allait « très vraisemblablement » investir en Europe, martelant devant des journalistes que cela serait une « excellente idée ».
« Je dirais que c'est extrêmement probable et que la raison est que Nvidia voudrait être une entreprise internationale mondiale, qui pourrait imaginer un meilleur endroit pour investir? », a indiqué Jensen Huang, à la sortie d'un entretien avec le commissaire européen Thierry Breton en charge notamment du numérique, dans les bureaux de Nvidia dans la Silicon Valley.
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« L'IA concerne les données, l'IA concerne les algorithmes, l'IA concerne la puissance de calcul », a souligné Thierry Breton à l'issue de son entretien avec Jensen Huang. « La puissance de calcul est due à des entreprises comme Nvidia », a-t-il ajouté.
En mettant de l'argent en Europe, Nvidia imiterait d'autres géants des semiconducteurs, comme Intel, TSMC ou STMicroelectronics, qui investissent ou envisagent de le faire massivement dans l'Union européenne grâce notamment aux aides publiques disponibles. L'Union européenne, qui ne produit que 10% des puces électroniques, veut augmenter massivement la production de ces composants incontournables de la révolution numérique et électrique.
Le fabricant de puces a franchi récemment la barre des 1.000 milliards de dollars de capitalisation boursière, après avoir fait état de résultats supérieurs aux attentes et publié une prévision astronomique pour le deuxième trimestre. Nvidia possède aujourd'hui un quasi-monopole sur le marché des processeurs nécessaires à la création des plus puissantes intelligences artificielles comme ChatGPT.
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