Le gouvernement est de nouveau au chevet des startups. Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances, ainsi que Cédric O, secrétaire d'Etat en charge du numérique, ont annoncé ce vendredi matin un plan de soutien destiné aux jeunes pousses françaises. L'Etat va débloquer 1,2 milliard d'euros d'ici 2021, qui viennent s'ajouter au premier programme d'aides à la French Tech de 4 milliards d'euros annoncé en mars.
"Certaines startups rencontrent des difficultés à lever de fonds dans le contexte actuel, c'est pourquoi nous voulons marquer notre soutien à l'écosystème de la tech, qui, comme tous les secteurs, est confronté à la crise provoquée par le coronavirus", a justifié Bruno Le Maire ce matin, lors d'une visite de la startup Earthcube, à Paris.
Empêcher le rachat de startups françaises par des géants du numérique
Ce nouveau plan de soutien affiche deux objectifs. Premièrement, "garantir notre souveraineté technologique. En sortie de crise, nous ne pouvons pas nous permettre que des entreprises françaises innovantes soient rachetées par des géants du numérique ou des fonds étrangers. Nous devons assurer leur maintien sur le territoire français", a expliqué le ministre de l'Economie.
En conséquence, Bercy y voit un dispositif de soutien à la création d'emploi. La France dénombre environ 13 000 jeunes pousses, employant plus de 100 000 personnes. Avant la crise liée au coronavirus, les startups françaises auraient dû générer environ 25 000 créations d'emplois courant 2020. Au regard de la conjoncture actuelle, "l'emploi devient à nouveau la première préoccupation des Français et la priorité du gouvernement pour les mois à venir. La création de nouveaux emplois, notamment assurée par le vivier de startups, est primordiale pour l'insertion des jeunes", sur le marché du travail, selon Bruno Le Maire.
Création d'un nouveau fonds deep tech
Dans le détail, un fonds "French Tech Souveraineté" va être créé. Géré par Bpifrance, il sera doté de 150 millions d'euros pour financer des entreprises développant des "technologies d'avenir à caractère souverain". Le fonds pourrait ensuite atteindre les 500 millions d'euros d'ici 2021 "en fonction des besoins".
En parallèle, environ 500 millions d'euros vont renflouer les dispositifs existants. Parmi cette enveloppe, 80 millions d'euros sont alloués au fonds "French Tech Bridge", qui permet aux startups de bénéficier d'un soutien de trésorerie entre deux levées de fonds. Pour les jeunes pousses considérées comme "prometteuses" et ne pouvant accéder au prêt garanti par l'Etat, une offre de prêts de 100 millions d'euros (distribués par Bpifrance) est prévue.
Enfin, un nouveau fonds sera doté de 200 millions d'euros pour "soutenir l'émergence d'un nouveau vivier de startups". Objectif : permettre aux chercheurs désireux de lancer leur entreprise de sauter le pas. Parmi cette enveloppe, environ 100 millions seront alloués à la deep tech via la création d'un second fonds "French Tech Acceleration".
Sujets les + commentés