Urbanloop a battu le record mondial de la plus faible consommation d'énergie pour un véhicule autonome

Le 28 mai, à l'Aéropôle Grand Nancy - Tomblaine, les équipes à l'origine d'un projet de nouvelle mobilité ont montré qu'elles pouvaient faire fonctionner des capsules électriques sur rails, avec une consommation énergétique au kilomètre réduite. Urbanloop est également lauréate de l'appel à innovations mobilités en vue des JOP 2024.
(Crédits : DR)

Un test grandeur nature, pour un projet né il y a quatre ans sous l'impulsion de l'enseignant- chercheur Jean-Philippe Mangeot, et de ses étudiants de l'ENSEM (École nationale supérieure d'électricité et de mécanique de Nancy), qui pourrait révolutionner la mobilité de demain... C'est ce qui a eu lieu le 28 mai, à l'Aéropôle Grand Nancy - Tomblaine. Car avant de déployer, d'abord à Nancy, puis dans d'autres villes, des flottes de capsules autonomes, pouvant transporter une ou deux personnes, les initiateurs d'Urbanloop, nom de la société créée pour industrialiser le projet, voulaient d'abord frapper fort, en battant un record du monde de la plus faible consommation énergétique au kilomètre. Mines Nancy, à l'initiative du record du monde, avait demandé à Certifer, une société française spécialisée dans la certification ferroviaire, de l'homologuer. Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué auprès de la ministre de la Transition écologique, chargé des Transports, les élus locaux et les directeurs des écoles d'ingénieurs impliquées (quatre écoles d'ingénieurs de Lorraine INP de l'université de Lorraine) étaient présents pour l'occasion.

Intelligence artificielle

« L'objectif est de rouler à environ 60 km/heure, pour atteindre l'objectif d'un kilomètre, une minute, un centime ou moins », résume Jean-Philippe Mangeot. Pari gagné ! En atteignant 52 km/h, l'énergie dépensée n'a été que 0,47 centime du kilomètre. Les capsules, transparentes, individuelles ou en duo, 100% électriques, sans batterie et pilotées par une intelligence artificielle, ont été conçues pour rouler sur rail. « On arrive à la station, on monte dans la capsule, on programme la destination et on y va sans arrêt et sans correspondance, grâce à un système de rails où les stations sont en déviation, ce qui permet de ne pas traverser les autres stations et de gagner du temps », explique le professeur Mangeot. Pour une durée moyenne d'un trajet de 3 km pour l'usager, le temps, attente incluse, serait de 4 minutes 30 !

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Mais pour arriver à cela, il aura fallu concevoir le système informatique pour le contrôle des commandes de même que travailler sur les départs et les virages. Autant d'efforts réalisés par une centaine d'élèves-ingénieurs et d'enseignants-chercheurs mobilisés chaque année sur le dossier. Les autorités locales sont confiantes. D'ailleurs, dès que ce projet étudiant a été présenté, il a suscité l'enthousiasme des autorités locales comme des industriels. La Région et la Métropole ont ainsi immédiatement suivis. Et Mathieu Klein, le président de la Métropole du Grand Nancy, a déjà demandé aux équipes d'Urbanloop d'élaborer une étude pour un emplacement expérimental en ville.

Une autre expérimentation pourrait être mise en valeur lors de la période des Jeux olympiques et paralympiques 2024. En effet, Urbanloop a été retenue dans le cadre de l'appel à innovations mobilités du ministère de la Transition écologique. De quoi mettre en valeur la technologie lorraine et convaincre des métropoles, un peu partout dans le monde, de se convertir à ces nouvelles capsules urbaines, conçues pour réduire l'utilisation de la voiture en ville et la fracture territoriale - et made in Nancy...

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