Désinformation : Bruxelles ouvre une enquête visant X (ex-Twitter)

Quelques jours après avoir adressé une première lettre d'avertissement à la plateforme du milliardaire Elon Musk, l'exécutif bruxellois a annoncé l'ouverture d'une enquête visant X. Anciennement Twitter, le réseau social est accusé de diffuser de fausses informations et des contenus violents, dans un contexte marqué par le conflit entre le Hamas et Israël.
Twitter aura jusqu'au 18 octobre pour répondre à la Commission européenne.
Twitter aura jusqu'au 18 octobre pour répondre à la Commission européenne. (Crédits : DADO RUVIC)

L'Union européenne réagit. La Commission européenne a annoncé jeudi l'ouverture d'une enquête visant le réseau social X (ex-Twitter) pour la diffusion présumée de « fausses informations », « contenus violents et à caractère terroriste » ou « discours de haine », après les attaques du Hamas contre Israël. Dans le détail, l'exécutif bruxellois a expliqué dans un communiqué avoir adressé une demande formelle d'informations à la plateforme du milliardaire Elon Musk.

Lire aussiGuerre Israël-Hamas : comment la désinformation ravage X (ex-Twitter) et met l'Europe dans l'embarras

Il s'agit de la première procédure lancée dans le cadre de la nouvelle législation européenne sur les services numériques (DSA). Elle intervient deux jours après une première lettre d'avertissement du commissaire Thierry Breton. Ce dernier poursuit ainsi le tour de vis entamé en début de semaine et qui l'a vu mettre en garde successivement X, Meta et encore jeudi TikTok, dans des courriers adressés à leurs dirigeants. La demande d'informations envoyée à X constitue la première étape. La procédure peut en effet conduire à de lourdes sanctions financières, en cas d'infractions avérées et prolongées à la réglementation. Dans des cas extrêmes, les amendes peuvent atteindre 6% du chiffre d'affaires mondial du groupe.

« Diffusion présumée de contenus illicites »

La demande d'informations « fait suite à des indications reçues concernant la diffusion présumée de contenus illicites », a expliqué la Commission qui a hérité d'un nouveau pouvoir de contrôle et de sanction. Cette requête prend la forme d'un document d'une quarantaine de pages avec des questions précises. Une première série concerne des clarifications à apporter sur la publication de contenus illégaux et de fausses informations, dans le contexte du conflit Israël-Hamas. Twitter aura jusqu'au 18 octobre pour y répondre. Le délai est étendu au 31 octobre pour d'autres demandes moins urgentes.

Il s'agit de « protéger nos citoyens et nos démocraties en offrant un environnement sûr aux utilisateurs et des sources d'information fiables, y compris en temps de crise », a justifié à l'AFP Thierry Breton, commissaire européen au Numérique, à l'origine de la nouvelle législation.

De son côté, le réseau X a publié jeudi une réponse détaillée à la première lettre d'avertissement de la Commission, expliquant avoir « supprimé ou signalé des dizaines de milliers de messages » liés à l'attaque du Hamas. « Il n'y a pas de place sur X pour des organisations terroristes ou des groupes extrémistes violents et nous continuons à supprimer de tels comptes en temps réel », s'est défendue la plate-forme, précisant avoir mis en place « un groupe de travail pour prendre soin de la situation ».

Les réseaux sociaux inondés d'images violentes

Bruxelles s'était pourtant déjà inquiété fin septembre du taux de désinformation sur X, épinglant ses mauvais résultats lors de tests effectués sur plusieurs plateformes. Après avoir racheté Twitter l'an dernier, Elon Musk a procédé à une vague massive de licenciements qui a décimé les équipes de modération. Il réaffirme régulièrement sa vision de la liberté d'expression, refusant toute « censure », même s'il assure respecter les lois de chaque pays.

Le lancement de la procédure jeudi visant X intervient cinq jours après les attaques du Hamas contre Israël qui ont fait au moins 1.200 morts, en très grande majorité des civils, tandis que quelque 150 personnes ont été prises en otage. La riposte israélienne dans la bande de Gaza a tué plus de 1.350 personnes, dont de nombreux civils.

Lire aussiGuerre entre Israël et le Hamas : face au terrorisme, Emmanuel Macron prône une « réponse forte et juste »

Le conflit suscite une immense émotion à travers le monde, propice aux tentatives de manipulation de l'opinion. Vidéos humiliantes d'otages, corps décapités, assassinats filmés... Les réseaux sociaux ont été inondés d'images violentes, mais aussi de tentatives de désinformation, un défi pour toutes les plateformes.

Meta et TikTok également dans le viseur de Bruxelles

Bruxelles a également mis en garde mercredi le groupe américain Meta (Facebook, Instagram), puis le réseau social chinois TikTok jeudi. « Votre plateforme est utilisée de façon intensive par des enfants et adolescents. Vous avez une obligation particulière de les protéger des contenus violents (...) qui semblent circuler largement sur votre plateforme sans dispositif de sécurité particulier », a écrit Thierry Breton dans une lettre au patron de TikTok, Shou Zi Chew, publiée sur les réseaux sociaux Bluesky et X.

Concernant le conflit Israël-Hamas, un porte-parole de Meta avait expliqué mercredi que le groupe a « rapidement mis en place un centre d'opérations spéciales composé d'experts, dont des personnes parlant couramment l'hébreu et l'arabe ».

 Des règles plus strictes s'imposent à 19 très grands acteurs de l'internet, dont X, Facebook, Instagram et TikTok, depuis fin août. Dans sa mise en garde à Meta, Thierry Breton avait également évoqué mercredi la désinformation dans le contexte des élections en Europe, avant des législatives en Pologne dimanche et un scrutin européen en juin prochain.

(Avec AFP)

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Commentaires 13
à écrit le 15/10/2023 à 17:43
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CNN a diffusé des infos qu'il ont reconnu fausse comme quoi les combattants décapitent les enfants israéliens infos que l'état d’Israël leurs avait fourni

à écrit le 15/10/2023 à 14:44
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En effet, on se demande bien pourquoi la vision "occidentale " manichéenne ne prend-elle pas le temps d'ausculter aussi les manipulations en tous genres auxquelles se livrent gouvernements et médias contrôlés par les oligarques . Pourquoi faut-il re...

à écrit le 15/10/2023 à 5:04
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la commission de Bruxellle ferait mieux de publier les documents et messages de sa présidente, et de s'occuper de chose matérielles sérieuses !

le 15/10/2023 à 14:45
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Entièrement d'accord!

à écrit le 14/10/2023 à 8:54
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Où quand l’hôpital enquête sur la charité !

à écrit le 13/10/2023 à 9:14
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Qu'est ce qu'une "désinformation" si ce n'est une information diffusée ? Tous coupable !? ;-)

à écrit le 13/10/2023 à 9:10
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Twitter est un depotoir de racistes et xomplotostes, robots de chat russes...qui regarde encore ça?

à écrit le 13/10/2023 à 8:32
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Et la machine moralisatrice se met en marche au lieu de bosser sur ce qui est essentiel. Certes le laisser-aller et le laisser-faire doivent avoir des bornes, mais ce ne sont pas des manoeuvres liberticides qui vont changer quoi que ce soit. A part b...

le 13/10/2023 à 8:43
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Mach une moralisatrice ? Je dirai la décence voudrait … que k Europe coupe «  x » média complotiste pseudo libertarien et sectaire et d extrême droite…. Que nos politiques soient cohérents qu ils arrêtent de communiquer sur « x » : Macron , Veran, Le...

le 13/10/2023 à 8:43
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Mach une moralisatrice ? Je dirai la décence voudrait … que k Europe coupe «  x » média complotiste pseudo libertarien et sectaire et d extrême droite…. Que nos politiques soient cohérents qu ils arrêtent de communiquer sur « x » : Macron , Veran, Le...

le 13/10/2023 à 8:43
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Mach une moralisatrice ? Je dirai la décence voudrait … que l’ Europe coupe «  x » média complotiste pseudo libertarien et sectaire et d extrême droite…. Que nos politiques soient cohérents qu ils arrêtent de communiquer sur « x » : Macron , Veran, L...

à écrit le 13/10/2023 à 8:29
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Voir le film "Idiocracy"... Abrutissement généralisé des masses...les réseaux sociaux ne servent à rien sauf à enrichir leurs dirigeants, qui interdisent leurs propres produits à leurs enfants.

le 13/10/2023 à 10:53
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On peut dire cela de tout les médias qui recherchent la fortune par la publicité !

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