Spotify coupe (encore) dans ses effectifs, pénalisé par un ralentissement économique « spectaculaire »

La plateforme audio, qui souffre d'un ralentissement « spectaculaire » de la croissance économique a justifié cette décision par la nécessité d'« aligner Spotify sur [ses] objectifs futurs et [de] s'assurer qu'[ils sont] bien dimensionnés pour les défis à venir ». D'autant que le géant du secteur ne cesse d'afficher un nombre d'abonnés en hausse. Pour autant, il n'est encore jamais parvenu à dégager de bénéfice net.
Spotify comptait ainsi 574 millions d'utilisateurs actifs à la fin du trimestre.
Spotify comptait ainsi 574 millions d'utilisateurs actifs à la fin du trimestre. (Crédits : Brendan McDermid)

Pour faire face à l'avenir, Spotify doit couper dans les effectifs. Le numéro un des plateformes audio a, en effet, annoncé, ce lundi, une réduction d'« environ 17% » de ceux-ci, soit quelque 1.500 personnes. En cause, le ralentissement « spectaculaire » de la croissance économique.

« Pour aligner Spotify sur nos objectifs futurs et s'assurer que nous sommes bien dimensionnés pour les défis à venir, j'ai pris la décision difficile de réduire notre effectif total d'environ 17% dans toute l'entreprise », a ainsi justifié le directeur général Daniel Ek dans une lettre aux employés du groupe, consultée par l'AFP.

Forte progression du nombre d'abonnés

Et pourtant, la plateforme n'a cessé d'investir depuis son lancement pour alimenter sa croissance. Elle s'est implantée sur de nouveaux marchés, puis elle a proposé des contenus exclusifs, tels que des podcasts, dans lesquels elle a investi plus d'un milliard de dollars. Si en 2017, elle comptait environ 3.000 employés, ce nombre a plus que triplé pour atteindre environ 9.800 personnes à la fin de 2022.

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Sans compter qu'elle ne cesse de gagner de nouveaux utilisateurs. Selon les derniers chiffres annoncés le 24 octobre dernier, leur nombre avait encore augmenté de 26% au troisième trimestre. Le groupe comptait ainsi 574 millions d'utilisateurs actifs à la fin du trimestre, soit 23 millions de plus sur un an, ce qui représente « sa deuxième plus forte progression » de son histoire, selon le communiqué. Il espérait donc dépasser la barre des 600 millions d'utilisateurs actifs d'ici la fin de l'année.

Le nombre d'abonnés payants avait, lui, grimpé de 16%. Or, ce sont ces derniers qui constituent l'essentiel de son chiffre d'affaires, à 226 millions. Celui-ci avait d'ailleurs, au cours de cette période, augmenté de 11% à 3,4 milliards d'euros et son bénéfice d'exploitation avait atteint 32 millions d'euros, contre une perte de 228 millions un an plus tôt. C'est « un trimestre vraiment exceptionnel. Nous nous améliorons pas à pas », s'était ainsi félicité Daniel Ek sur X (ex Twitter).

« Je suis conscient que pour beaucoup, une réduction de cette ampleur peut paraître surprenante compte tenu du récent rapport positif sur les bénéfices et de nos performances », a ainsi écrit le directeur général dans sa lettre aux salariés.

« Un environnement très différent »

Selon Daniel Ek, en 2020 et 2021, l'entreprise « a profité de l'opportunité offerte par un capital à moindre coût et a investi de manière significative dans l'expansion de l'équipe, l'amélioration du contenu, le marketing et les nouveaux marchés verticaux ».

« Cependant, nous nous trouvons aujourd'hui dans un environnement très différent. Et malgré nos efforts pour réduire les coûts l'année dernière, notre structure de coûts pour atteindre nos objectifs est encore trop importante », a-t-il ajouté.

D'autant que, depuis sa création, la plateforme n'a jamais affiché de bénéfice net sur l'ensemble de l'année et ne réalise qu'occasionnellement des bénéfices trimestriels. Début juin, elle avait déjà annoncé la suppression d'environ 200 postes dans ses activités de podcasts, soit 2% de ses effectifs, après une première vague de 600 suppressions d'emplois en début d'année.

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(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 04/12/2023 à 14:56
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Bref : encore une idée géniale qui ne gagne pas d'argent. Une start-up, quoi....

à écrit le 04/12/2023 à 10:38
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J'entends beaucoup les gens dire qu'ils sont en train d'éliminer tout ces petits prélèvements qui en cette période de crise économique majeure imposée par les marchés financiers finissent par devenir de réelles saignées financières. Le but n'est que ...

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