La lutte contre les fake news va-t-elle plomber Facebook en 2018 ?

Le réseau social a annoncé mercredi des résultats trimestriels en nette hausse et supérieurs aux attentes... Mais le co-fondateur et PDG, Mark Zuckerberg, dit vouloir "investir tellement" dans la sécurité de son entreprise "que cela va affecter de façon importante [la] rentabilité" du groupe en 2018.
Anaïs Cherif
Facebook souhaite doubler ses effectifs dédiés à la sécurité en 2018 pour atteindre les 20.000 employés dédiés à la modération du réseau social.

Une première. Facebook a dépassé la barre du 10 milliards de dollars de chiffre d'affaires pour le troisième trimestre, a annoncé l'entreprise mercredi lors de la publication de ses résultats. Avec un bilan trimestriel en nette hausse, le réseau social présente un chiffre d'affaires de 10,3 milliards de dollars (+47%) - quand les analystes anticipaient 9,84 milliards de dollars. Le bénéfice net est également en hausse, à 4,7 milliards de dollars (+79%). Enfin, le nombre d'utilisateurs mensuels actifs a aussi augmenté, de 16%, à 2,07 milliards de personnes.

"Notre communauté continue de croître et nos activités se portent bien", a souligné Mark Zuckerberg, le PDG et co-fondateur du groupe cité dans le communiqué de résultats.

Forte hausse des recettes publicitaires

Comme d'habitude, le géant américain tire la quasi-totalité de ses revenus des ses recettes publicitaires. Grâce à 6 millions d'annonceurs, ces recettes s'établissent à 10,14 milliards de dollars (+49%). Mais depuis 2016, les espaces publicitaires ont déjà atteint le taux de saturation du fil d'actualités de Facebook. Conséquence : l'entreprise s'attend désormais à ce que la croissance des recettes publicitaires soit tirée par une hausse des prix facturés, et non plus par le volume. L'occasion pour Facebook de développer davantage la vidéo, notamment avec le sport.

"La vidéo est en train d'exploser et la publicité vidéo sur mobile est une grande opportunité", s'est réjouie auprès des analystes Sheryl Sandberg, directrice générale adjointe de Facebook, rapporte Reuters.

En effet, c'est une nouvelle fois les recettes publicitaires venant du mobile qui ont tiré la croissance : elles représentent 88% du total des revenus publicitaires - contre 84% à la même période l'année dernière.

Doubler les effectifs dédiés à la modération

Si Facebook a présenté des performances au-dessus des attentes, il a aussi justifié des dépenses croissantes. Elles ont fortement augmenté, à 5,2 milliards (+34%). Cela s'explique notamment par un nombre record d'embauches, avec 2.500 nouvelles recrues. Et cette tendance devrait se poursuivre en 2018. L'objectif affiché ? Lutter plus efficacement contre les fake news et les publicités politiques, alors que le réseau social est accusé d'avoir servi de plateforme de manipulation politique durant l'élection présidentielle américaine. Facebook, ainsi que Google et Twitter, étaient auditionnés mercredi par des commissions parlementaires qui enquêtent sur une possible ingérence russe dans la campagne américaine.

"Nous sommes très sérieux quant [aux mesures à prendre] pour empêcher les usages abusifs de nos plateformes, a déclaré Mark Zuckerberg. J'ai demandé à nos équipes d'investir tellement dans la sécurité, en plus de tous nos autres investissements, que cela va affecter de façon importante notre rentabilité à venir. Protéger notre communauté est plus important que de faire bondir nos bénéfices."

Le co-fondateur du réseau social assure que 10.000 salariés travaillent déjà à la sécurité du réseau, comprenant notamment la modération des "fake news, discours haineux, harcèlement". L'effectif s'apprête à être doublé durant 2018. Facebook va aussi "investir dans l'intelligence artificielle pour détecter les mauvais contenus et les mauvais profils", a précisé Mark Zuckerberg sur sa page Facebook. 2018 "sera une année importante en termes d'investissements", a renchéri le directeur financier du groupe, Dave Wehner. Il prévoit une hausse des dépenses située entre 45 et 60% par rapport à 2017 - un rythme plus soutenu que précédemment. Les dépenses en capital pourraient doubler, pour s'établir à 14 milliards de dollars, rapporte Venture Beat.

(Avec agences)

Anaïs Cherif

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Commentaire 1
à écrit le 02/11/2017 à 15:27
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A court terme certainement, les soldats néolibéraux et d'extrême droite du coup vont forcément s'en désintéresser et comme ces gens là sont grassement payés à rien foutre ce sont d'excellents clients des réseaux sociaux et autres forums mais à long t...

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