Elle s'appelait Sarah : comment une petite maison d'édition française a fait fortune grâce à un "best seller"

En publiant Tatiana de Rosnay, l'écrivain française la plus vendue dans le monde avec plus de 4 millions de romans écoulés depuis 2006, les Éditions Héloïse d'Ormesson -103ème maison française - sont sorties de l'ombre. Son best-seller "Elle s'appelait Sarah" a été adapté au cinéma.

Il arrive parfois que de petites maisons d'édition volent la vedette aux géants qui, comme Hachette Livre, Editis, et autres France Loisirs ou Média Participations, dominent le marché français. Aujourd'hui, Tatiana de Rosnay, l'auteure française la plus vendue à l'étranger avec quelque 4 millions d'exemplaires écoulés dans le monde est éditée par les Éditions Héloïse d'Ormesson (EHO)... 103e éditeur français ! En France, les ventes dépassent les 600.000 exemplaires. Son plus grand succès « Elle s'appelait Sarah » devrait connaître une deuxième vie avec la sortie en salles depuis mercredi du film du même nom qui devrait relancer les ventes, d'autant que le film a bien démarré.

Le cinéma démultiplie l'effet

« C'est vrai que c'est un conte de fée et nous n'aurions pu un jour imaginer aller si loin », avoue Héloïse d'Ormesson dont la maison d'édition qui n'a pas encore cinq ans est reconnue pour « ses romans populaires de qualité », selon un libraire parisien. Quand les deux femmes se rencontrent en 2006, Tatiana de Rosnay, auteure franco-anglaise, a déjà écrit huit romans qui marchotaient avec des ventes entre 2.000 et 3.000 exemplaires. À l'époque, elle est éditée chez Plon qui refuse d'éditer son dernier manuscrit, « Elle s'appelait Sarah », tout comme les nombreux éditeurs à qui elle le propose alors.

L'histoire écrite en 2003, d'une journaliste américaine qui enquête sur le destin d'une petite fille de 10 ans déportée avec sa famille lors de la rafle du Vél' d'Hiv par la police française est écrite en anglais. Du coup, certains éditeurs n'auraient même par pris la peine de lire le roman... et doivent aujourd'hui s'en mordre les doigts.

Puis il y a eu la rencontre avec Héloïse d'Ormesson. Tout, ensuite, est allé très vite. « Elle s'appelait Sarah » devient un succès planétaire publié en 35 langues et le dernier livre de Tatiana de Rosnay, « Boomerang », est très bien parti. Sans compter qu'entre-temps, les droits de ses précédents livres ont été rachetés à Plon. Et tous ressortent un par un en profitant de l'effet démultiplicateur du succès qui va au succès.

Optimisme pour l'avenir

Au départ, il y a évidemment la qualité de l'auteure, mais également la dynamique des Éditions Héloïse d'Ormesson (7 salariés), maison assez atypique dans l'Hexagone. Car chez EHO, le marketing n'est pas un gros mot, au contraire. « La première année où nous avons perdu 247.000 euros, nous avons investi 350.000 euros en publicité et communication pour faire connaître la marque et ça a marché », explique Gilles Cohen-Solal, compagnon d'Héloïse d'Ormesson avec qui elle a créé EHO.

« La promotion, une relation très proche avec les libraires, avec le public, la publicité et évidemment une relation extrêmement proche avec l'auteur sont indispensables pour une maison comme la nôtre », souligne Héloïse d'Ormesson qui reconnaît que son expérience dans une maison américaine l'a beaucoup aidée.

Cette année HEO va voir son chiffre d'affaires croître de 10 % par rapport aux 2,3 millions d'euros de 2009, et son résultat d'exploitation multiplié par sept pour approcher les 200.000 euros. En 2011, année où les droits de ventes à l'étranger tomberont, le chiffre d'affaires devrait connaître une très forte croissance. « Nous refusons d'éditer plus de 25 livres par an, Quitte à refuser de très belle choses », reconnaît l'éditrice.

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