Sony : WikiLeaks publie les données piratées

Le site lanceurs d'alertes a mis en ligne jeudi plus de 30.000 documents et 170.000 mails de Sony Pictures Entertainment, en permettant par ailleurs d'effectuer des recherches par mot clé à l'intérieur de cet ensemble de données.
Ces données avaient déjà été mises en ligne en novembre dernier, après que SPE, filiale du groupe japonais Sony, eut été victime d'un piratage massif. "Mais il n'était pas possible de faire des recherches dans les archives originales", explique Wikileaks.

Cinq mois après le scandale du piratage spectaculaire de Sony Pictures, Wikileaks publie les archives du groupe. Le site lanceur d'alertes a mis à disposition du public jeudi 16 avril 30.287 documents de Sony Pictures Entertainment (SPE), ainsi que 173.132 emails de et vers plus de 2.200 adresses de la société. Il est désormais possible de faire des recherches à l'intérieur de ces données, par nom ou par mot clé.

Dans un communiqué, Wikileaks a expliqué que, selon lui, ces données relèvent "du domaine public". Julian Assange, le rédacteur en chef, a souligné:

"Ces archives montrent les rouages d'une multinationale influente. C'est digne d'intérêt, et au centre d'un conflit géopolitique. Cela appartient au domaine public et Wikileaks s'assurera qu'il le reste".

Des données déjà mises en ligne à l'automne dernier

Ces données avaient déjà été mises en ligne en novembre dernier, après que SPE, filiale du groupe japonais Sony, eut été victime d'un piratage massif. Les données personnelles de 47.000 employés et tiers, dont des vedettes, avaient été volées, ainsi que des documents financiers, scripts, courriels etc., dont certains avaient été mis en ligne illégalement, tout comme cinq films du studio.

Les pirates avaient exigé que Sony Pictures renonce à diffuser la comédie sur le leader nord-coréen Kim Jong-Un, "L'interview qui tue!", et la Maison Blanche avait accusé la Corée du Nord d'être derrière ce piratage, ce qui avait tendu un peu plus les relations entre les deux pays. Le film n'avait bénéficié finalement que d'une sortie limitée.

"Des liens avec la Maison blanche"

Wikileaks explique que "certaines histoires sont sorties à l'époque, mais il n'était pas possible de faire des recherches dans les archives originales et elles ont été retirées avant que le public et les journalistes puissent gratter la surface""Maintenant publiées dans un format où l'on peut faire des recherches, les archives Sony offrent un aperçu rare des rouages ​​d'une grande entreprise multinationale secrète", ajoute le site, affirmant qu'on peut y voir les activités de lobbying du groupe et ses connexions avec le parti démocrate américain.

On y découvre notamment le PDG Michael Lynton, dînant avec le président Obama, et des employés collectant des fonds pour les démocrates, notamment le gouverneur de New York Andrew Cuomo.

"Le travail connu de Sony est de produire des divertissements. Mais les archives Sony montrent qu'en coulisses, c'est une société influente, ayant des liens avec la Maison Blanche (il y a presque 100 adresses email du gouvernement américain dans ces archives), avec une capacité d'influer sur les lois et les politiques, et avec des liens avec le complexe militaro-industriel américain", écrit encore Wikileaks.

Le scandale ayant suivi le piratage avait contraint à la démission en février de la patronne de Sony Pictures Amy Pascal, après la publication d'emails à caractère raciste qu'elle avait écrits sur Barack Obama.

Selon Sony, Wikileaks poursuit l'oeuvre des pirates

Sony a condamné la rediffusion de ces données, estimant que les informations personnelles ne relevaient pas du domaine public, et que Wikileaks poursuivait l'oeuvre des pirates informatiques qui ont nui aux employés de l'entreprise. Dans un communiqué, la société écrit:

"L'attaque informatique de Sony Pictures était une action criminelle malveillante, et nous condamnons fermement l'indexation" de données personnelles.

(Avec AFP)

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