Le plus grand chantier de France, celui du déploiement de la fibre, n'a pas été oublié. Dans le cadre du plan de relance présenté ce jeudi par le gouvernement, l'exécutif annonce le déblocage de 240 millions d'euros de subventions publiques supplémentaires. Cette manne porte l'effort financier de l'Etat à la filière de la fibre à 550 millions d'euros en 2020. Elle doit, selon l'exécutif, permettre d'apporter la fibre à tous les Français à l'horizon 2025. « La fibre doit être considérée comme une infrastructure essentielle, au même titre que l'eau ou l'électricité. L'Etat doit garantir l'accès à une connexion fibre pour tous et partout sur le territoire, y compris dans les endroits les plus reculés, c'est notre objectif d'ici à fin 2025 », indique Cédric O, le secrétaire d'Etat à la Transition numérique et aux Communications électroniques.
Ce financement était la principale demande de la filière, et en particulier d'Infranum, qui rassemble les industriels du secteur. Et pour cause : trois millions de foyers et entreprises, essentiellement en zone rurale, sont aujourd'hui exclus de tout projet de raccordement à la fibre. En juin dernier, Infranum a sorti sa calculette. Il estimait qu'un investissement global de 5,3 milliards d'euros permettrait d'achever la couverture du pays. 3 milliards d'euros seraient à la charge du secteur privé, et les 2,3 milliards d'euros restants proviendraient de fonds publics. Sur cette dernière enveloppe, 680 millions d'euros de subventions d'Etat étaient espérés.
L'exécutif confiant dans le « New Deal »
La filière devra, in fine, composer avec 130 millions de moins. Pas de quoi, pour autant, alarmer Etienne Dugas, le président d'Infranum. « Cet montant est raisonnable, affirme-t-il à La Tribune. Nous sommes satisfaits de l'écoute et de l'attention du ministre [Cédric O, Ndlr]. » Si Etienne Dugas se montre confiant, c'est parce que le gouvernement a réussi, ces derniers mois, à réaliser des économies sur certains déploiements, ce qui a permis de rouvrir les vannes des subventions. Cette dynamique devrait permettre, selon lui, de trouver, à terme, les financements manquants.
Sur le front du mobile et de la lutte contre les zones blanches, où le mobile ne passe toujours pas, rien de nouveau. Le plan de relance ne prévoit aucun dispositif visant à accélérer les choses. Le gouvernement estime que le « New Deal », l'accord qu'il a passé avec les opérateurs en janvier 2018, portera ses fruits. Cet accord oblige les opérateurs à apporter une couverture 4G dans des bourgs et villages dans un délai maximum de deux ans après leur identification par l'Etat. Sachant que l'exécutif sélectionne chaque année, par le biais d'arrêtés, entre 600 et 800 sites et zones encore dépourvus d'une couverture mobile acceptable.
Concernant la 5G, dont les enchères de fréquences débuteront à la fin du mois, l'Etat ne compte pas apporter de soutien particulier aux opérateurs, dans le cadre du plan de relance, pour déployer cette technologie. Pas question, non plus, d'indemniser Bouygues Telecom et SFR, contraints de retirer des équipements mobiles du chinois Huawei. « Il n'est pas prévu, en aucun cas, une indemnisation des opérateurs », affirme Cédric O. Des propos qui tranchent avec ceux de Bouygues Telecom et SFR. Tous deux assurent, a contrario, que des discussions portant sur des compensations financières sont bien en cours.
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