Huawei et Honor, c'est bientôt fini ? D'après Reuters, le géant chinois des smartphones et des équipements télécoms veut se séparer de cette division de terminaux. Le groupe de Shenzhen discute avec Digital China Group, le principal distributeur de ces téléphones, et d'autres candidats. Selon l'agence économique, l'opération pourrait atteindre 25 milliards de yuans (3,15 milliards d'euros).
Pour Huawei, la vente d'Honor marquerait la fin d'une histoire. Cette marque de smartphones a vu le jour en 2013. A l'époque, Huawei n'était encore un cador dans ce domaine. L'actuel deuxième vendeur de smartphones au monde, derrière Samsung, cherchait à se faire un nom dans ce segment ultra-concurrentiel. Honor a constitué une de ses principales rampes de lancement. Cette marque propose en effet des terminaux bon marché, essentiellement à destination des jeunes. En outre, Honor s'est rapidement ouvert à l'international, au marché européen notamment, mais aussi aux Etats-Unis. Au fil des ans, Honor a trouvé son public. Selon le cabinet d'études Canalys, plus d'un quart des 56 millions de terminaux écoulés par Huawei au troisième trimestre sont de cette marque.
Une opération pour préserver les terminaux premiums ?
Mais depuis, Huawei a grandi sur le marché des smartphones. Il est aujourd'hui considéré comme un des meilleurs fabricants de terminaux haut de gamme. Huawei a réussi, en partie grâce à Honor, à chasser cette image, qui lui a un temps collé aux basques, de l'industriel chinois tout juste bon à copier plus ou moins bien les produits occidentaux, et en jouant sur des prix bas. Désormais, Huawei est sûr de ses forces, et n'hésite pas, comme Samsung et Apple, à commercialiser des téléphones bardés de technologies à des prix faramineux. A l'instar du Mate Xs, à écran pliable, et proposé à partir de 2.499 euros.
Ce n'est probalement pas par plaisir que Huawei se séparerait d'Honor. Sur le papier, il pourrait se recentrer sur ses terminaux premiums... Mais c'est peut-être, justement, la survie de ces derniers qui est ici en jeu. Fortement impacté par des sanctions américaines, Huawei a notamment fait des stocks de puces pour continuer à développer et à commercialiser ses téléphones premiums. La cession d'Honor lui permettra, peut-être, d'allonger la durée de vie de ce stock de guerre.
Une vente qui ressemble à celle de Huawei Marine
Cette éventuelle vente d'Honor, dans le contexte des sanctions américaines, en rappelle une autre. En juin 2019, Huawei décidé de se séparer de Huawei Marine, sa division hautement stratégique dans les câbles sous-marins. A l'époque, cette filiale affichait des résultats décevants, largement imputables à un boycott des autorités américaines et australiennes. En 2013, par exemple, Washington a fait capoter le projet de déploiement d'un nouveau câble transatlantique entre New York et Londres. Huawei a finalement décidé de jeter l'éponge. Mais Huawei Marine n'a pas quitté le giron de l'Empire du Milieu, puisque c'est son compatriote Hengtong qui a repris l'activité. Avec Honor, c'est, semble-t-il, un scénario similaire qui se profile.
- Lire aussi: Câbles sous-marins : Huawei jette l'éponge
Retraités : la volte-face des favorisés d'Emmanuel Macron (45)
Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !