Dans le monde des câbles sous-marins, Amitié est un géant. Longue de 6.800 kilomètres, cette nouvelle artère reliant les Etats-Unis au Vieux Continent, via la France, possède 16 paires de fibre optique, pour une capacité maximale de 400 térabits par seconde. C'est Meta qui est à l'origine de ce projet. La maison-mère de Facebook et d'Instagram en finance l'essentiel. Mais deux opérateurs européens, Orange et le britannique Vodafone, y ont investi en échange de capacité sur cette infrastructure. Après quatre années de travaux, Amitié est enfin entré en service. Ce mercredi, Orange, qui dispose de deux paires de fibre optique sur ce câble, a annoncé qu'il était, désormais, totalement opérationnel.
Orange utilisera Amitié pour assurer les échanges numériques, qui ne cessent d'aller crescendo, entre le pays de l'Oncle Sam, la France et l'Europe. L'opérateur va louer une partie de sa capacité à certains gros clients. D'autres opérateurs télécoms ou acteurs des services numériques peuvent se montrer intéressés. Orange argue, en outre, qu'il dispose d'une bonne résilience sur cet axe transatlantique. L'opérateur dispose, en parallèle d'Amitié, de capacité sur Dunant, un autre méga-câble récent. Si un dysfonctionnement ou une coupure intervient sur l'un, l'autre sera en mesure de prendre le relais. Ce qui permettra d'éviter que les communications soient interrompues.
« Les câbles Dunant et Amitié empruntent des routes complètement distinctes, évitant ainsi tout risque de coupure sur cet axe stratégique », vante Orange.
Des infrastructures sensibles
Cette menace d'une coupure est aujourd'hui prise très au sérieux. Les câbles sous-marins, où transitent l'écrasante majorité des communications intercontinentales, sont parfois endommagés par les ancres des navires ou des séismes. Mais ces infrastructures stratégiques et sensibles ne sont pas à l'abri de coupures volontaires. L'inquiétude est d'ailleurs montée d'un cran depuis la guerre en Ukraine. L'OTAN redoute, depuis des années, que la Russie s'en prenne un jour aux câbles sous-marins européens, si essentiels au bon fonctionnement d'Internet et de l'économie.
La semaine dernière, un câble sous-marin reliant la Suède et l'Estonie a été endommagé. L'événement est probablement survenu au même moment que le « possible sabotage » d'un gazoduc approvisionnant la Finlande à partir de l'Estonie, a indiqué, ce mardi, le gouvernement suédois.
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