Télécoms : quelles sont les grandes tendances en 2024 ?

Le cabinet Deloitte a tenté de définir les évolutions qui devraient marquer l’industrie des télécoms cette année. Les plus importantes concernent l’arrivée des communications mobiles par satellite, l’appétence des clients pour des connexions Internet fixe plus qualitatives, ou encore l’essor des applications d'authentification sur smartphone.
Pierre Manière
Le smartphone est de plus en plus utilisé pour vérifier l’identité de son propriétaire afin d'accéder à certains sites Web, payer sur des sites d'e-commerce, accéder à des bâtiments, ou encore déverrouiller une voiture.
Le smartphone est de plus en plus utilisé pour vérifier l’identité de son propriétaire afin d'accéder à certains sites Web, payer sur des sites d'e-commerce, accéder à des bâtiments, ou encore déverrouiller une voiture. (Crédits : Shutterstock)

L'exercice est toujours difficile. Le cabinet Deloitte a tenté, dans une enquête publiée ce mardi, de prédire les grandes tendances qui façonneront l'industrie des télécoms cette année. D'après le géant de l'audit et du conseil, le smartphone devrait, en premier lieu, confirmer « son statut d'appareil grand public le plus performant ». Pourquoi ? Parce que le téléphone est de plus en plus utilisé pour vérifier l'identité de son propriétaire afin d'accéder à certains sites Web, payer sur des plateformes d'e-commerce, accéder à des bâtiments, ou encore déverrouiller une voiture... Il s'agit là, d'après Deloitte, d'une « killer app » qui augmente prodigieusement l'utilité du smartphone. Cet usage est amené à croître, souligne le cabinet de conseil, dans le sillage de l'essor des « capacités intégrées d'authentification biométrique rapides et sécurisées ». Autrement dit, le smartphone se mue, encore plus, en véritable « télécommande de nos vies ».

Autre tendance en vogue : l'arrivée des communications mobiles via le satellite. Certaines constellations satellitaires à basse altitude ambitionnent de connecter directement les smartphones à Internet. C'est le cas de la constellation Starlink, du groupe SpaceX d'Elon Musk. Celle-ci a lancé ses premiers satellites capables de prendre en charge ces communications. Grâce à cette solution, un smartphone pourra être connecté en tout point du globe, y compris là où les réseaux mobiles terrestres sont inexistants. Voilà pourquoi cette technologie est présentée comme un moyen efficace d'en finir avec les « zones blanches », ces territoires où le mobile ne passe pas. D'après Deloitte, plus de 200 millions de smartphones pouvant se connecter à des services par satellites seront vendus cette année.

Cette innovation va-t-elle faire son nid, et, pourquoi pas, faire de l'ombre aux opérateurs mobiles ? Pas sûr, et il est sans doute trop tôt pour le dire. D'une part parce que les communications permises par ce type de service seront au début très limitées. Les utilisateurs pourront, au mieux, envoyer des SMS, avant peut-être un peu de données quand suffisamment de satellites seront disponibles. D'autre part parce que les constellations, comme Starlink, ont besoin, pour proposer leurs services, de fréquences qui appartiennent aux opérateurs télécoms. Ces derniers ne seront probablement pas tous prêts à en allouer une partie pour cet usage. Sachant que ces fréquences ont généralement été achetées à prix d'or...

En matière d'Internet fixe, cette année va-t-elle sonner la fin de la course aux débits ? Possible, affirme Deloitte. « Les consommateurs types pourraient disposer de toute la bande passante dont ils ont besoin (et même plus) en 2024 », écrit le cabinet. D'après ses experts, les utilisateurs « voudront toujours de meilleures connexions Internet, mais pas nécessairement plus rapides ». Cela est dû au fait que les développeurs cherchent désormais de manière systématique à rendre leurs applications moins « datavores », notamment grâce à des outils de compression des données.

Cette projection de Deloitte aura un écho particulier en France. Le pays bénéficie d'un des réseaux de fibre optique les plus importants au monde, et plus de 80% des Français ont accès à cette technologie. Mais la qualité de service de la fibre fait l'objet de sévères critiques depuis des années. Malgré les coups de gueule répétés de l'Arcep, le régulateur des télécoms, comme du gouvernement, les Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free n'ont pas encore réussi à en finir avec les malfaçons qui pullulent sur les réseaux. Si la situation ne s'améliore pas, Bercy a promis de légiférer pour résoudre ce problème une bonne fois pour toute.

L'industrie des télécoms devrait, enfin, continuer à diminuer son empreinte carbone. Deloitte considère que si les opérateurs ne génèrent « que » 2% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ils ont plus que jamais les moyens de faire mieux. D'abord en arrêtant progressivement leurs réseaux cuivre. Deloitte rappelle que passer d'un réseau cuivre (utilisé pour le téléphone et l'ADSL) à un réseau en fibre optique « peut permettre de réduire la consommation d'énergie d'au moins 80% ». Dans l'Hexagone, Orange donné le coup d'envoi, la semaine dernière, de son grand plan visant à éteindre progressivement son réseau historique en cuivre. Il s'agit d'un vaste et long chantier qui se poursuivra jusqu'en 2030.

Deloitte souligne aussi que la plupart des opérateurs commencent à fermer leurs vieux réseaux 3G, lesquelles « consomment beaucoup d'énergie alors qu'ils ne desservent désormais que peu de clients ». Le cabinet affirme que si les équipements 5G sont parfois gourmands en électricité, certaines innovations permettent de les mettre en veille lorsqu'aucun utilisateur ne les sollicite. Ce qui permet « aux opérateurs d'économiser des gigawattheures d'électricité », précise Deloitte.

Pierre Manière

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Commentaires 2
à écrit le 07/02/2024 à 12:28
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La grande tendance de la "communication" sera de s'enfermer dans une bulle pour mieux se regarder dans un miroir ! ;-)

à écrit le 07/02/2024 à 3:25
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