Télécoms : Washington signe la fin des hostilités avec ZTE

Les États-Unis ont finalement signé un accord avec le géant chinois des équipements télécoms pour lui permettre de reprendre ses activités commerciales au pays de l’Oncle Sam.
Ces derniers mois, ZTE a été contraint de suspendre ses activités.
Ces derniers mois, ZTE a été contraint de suspendre ses activités. (Crédits : China Stringer Network)

La nouvelle direction de ZTE doit souffler. Le 11 juillet, le département américain du commerce a annoncé la signature d'un accord avec le géant chinois des équipements télécoms. Celui-ci doit permettre à l'industriel de reprendre ses activités au pays de l'Oncle Sam. Mi-avril, Washington avait interdit toutes les ventes de composants électroniques américains à ZTE, accusé d'avoir violé des embargos contre l'Iran et la Corée du Nord. Problème : sans ces composants, essentiels pour ses affaires, le groupe de télécoms a dû tout bonnement suspendre ses activités. Ce qui menaçait, au passage, ses 74.000 collaborateurs.

Trois semaines plus tard, début juin, Donald Trump avait annoncé un accord dans lequel les États-Unis acceptaient de lever cette sanction, à condition que ZTE paye une amende de 1 milliard de dollars, et change totalement d'équipe dirigeante. Le mois dernier, l'équipementier s'est acquitté de cette amende. Et début juillet, le groupe a fait le ménage dans son conseil d'administration.

Bataille commerciale

Même si ZTE doit donc reprendre d'ici peu complètement ses activités, l'affaire est devenue emblématique de la bataille commerciale que se livrent aujourd'hui les États-Unis et la Chine. D'ailleurs, cet accord est arrivé au lendemain de l'annonce par l'administration Trump de prochaines taxes douanières de 10% sur 200 milliards d'importations chinoises supplémentaires.

En outre, une bonne part de la classe politique américaine juge que la Maison Blanche aurait dû se montrer beaucoup plus dure vis-à-vis du groupe chinois. Un sénateur démocrate, Mark Warner, a protesté le 11 juillet contre la décision de l'administration, affirmant qu'elle « revenait à laisser ZTE ne recevoir qu'une petite tape sur la main pour avoir violé les sanctions contre l'Iran et la Corée du nord ». Pour Mark Warner, ZTE représente une « menace pour notre sécurité nationale » et rappelle que Donald Trump lui-même, tout en se montrant conciliant dans le dossier ZTE, a dénoncé le « vol » de la propriété intellectuelle américaine par des entreprises chinoises.

« La Chine nous vole notre prospérité »

Fin mai, Marco Rubio, sénateur républicain de Floride, a appelé Donald Trump à enterrer l'accord. À ses yeux, « procéder à des changements au sein de leur comité de direction et leur infliger des amendes ne les empêcheront pas de nous espionner et de nous voler », a-t-il lancé.

Même son de cloche pour York Chuck Schumer, sénateur démocrate de l'État de New York, qui estimait que l'accord, alors en préparation, ne protégeait pas suffisamment les États-Unis.

« La Chine nous vole notre prospérité et nous devons nous montrer forts et intraitables, a-t-il estimé. [...] Nous exhortons le président à rester ferme, à ne pas laisser ZTE se soustraire aux sanctions sévères que nous lui avons imposées. »

Lire aussi : ZTE se réorganise pour montrer patte blanche aux États-Unis

(avec AFP)

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