Dans le paysage européen des télécoms, Iliad est indiscutablement l'un des opérateurs les plus actifs du moment. En ouverture du Mobile World Congress, le grand salon du mobile qui se déroule tous les ans à Barcelone, le groupe de Xavier Niel annonce qu'il va se lancer en Suède et dans les pays baltes, en devenant l'actionnaire de référence de Tele2.
Dans le détail, un véhicule d'investissement, baptisé Freya Investissement, détenu conjointement par Iliad et NJJ Holding, qui appartiennent tous deux au businessman français, a conclu un accord avec la société Kinnevik. Celui-ci va progressivement acquérir toute sa participation dans Tele2, soit 19,8% du capital et 36% des droits de vote. Le montant de l'opération s'élève à 13 milliards de couronnes suédoises, soit 1,16 milliard d'euros.
« Accompagner la croissance de Tele2 »
L'opération sera, toutefois, soumise au feu vert des dispositifs de contrôle des investissements étrangers « dans les pays concernés », souligne Iliad dans un communiqué, comme à « une autorisation en matière de contrôle des concentrations ». Iliad espère que cette acquisition sera bouclée « au plus tard au cours du troisième trimestre » de cette année. Cela fait, il deviendra le premier actionnaire de Tele2. Et ce loin devant le gestionnaire d'actifs BlackRock, qui possède moins de 6% du capital. Le groupe de Xavier Niel précise que l'opération sera financée à hauteur de 500 millions d'euros par Iliad, et de 650 millions d'euros par NJJ et Freya.
Dans sa missive, Iliad se félicite de cette « prise de participation stratégique ».
« Il s'agit d'une opportunité d'accompagner Tele2 et son équipe managériale dans sa croissance, affirme le groupe de Xavier Niel, et de travailler en étroite collaboration en matière d'innovation, de convergence et d'investissements dans les réseaux de nouvelle génération. »
Xavier Niel étend son empire dans les télécoms
En 2023, Tele2, qui est présent dans le mobile et l'Internet fixe en Suède, en Estonie, en Lettonie et en Lituanie, a réalisé un chiffre d'affaires de 21,1 milliards de couronnes (1,9 milliard d'euros), en augmentation de 3,6% par rapport à l'année précédente. Son bénéfice net s'est établi à 3,7 milliards de couronnes (330 millions d'euros).
Cette acquisition démontre l'appétit de Xavier Niel et de son groupe Iliad. Celui-ci a multiplié les emplettes sur le Vieux Continent ces dernières années. Déjà présent en France, en Italie ou encore en Pologne, le milliardaire construit pas à pas un géant paneuropéen des télécoms. Le mois dernier, il a annoncé l'acquisition de l'opérateur ukrainien Lifecell pour 500 millions de dollars. Mais il y a trois semaines, il a échoué à racheter l'antenne italienne de Vodafone, après avoir vu son offre éconduite par la direction du géant britannique du mobile.
Sujets les + commentés