Le Japon tente de se remettre

La réplique sismique d'une magnitude 7,4 survenue le 7 avril au Japon n'est pas pour rassurer. Moins d'un mois après la pire catastrophe pour le pays depuis 1945, le pays tente de résister. La Banque centrale du Japon a annoncé des mesures pour soutenir les entreprises et notamment Tepco, l'exploitant de Fukushima dont la situation n'est pas encore réglée.
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Les répliques sismiques frappent encore. Quatre personnes sont mortes et une centaine a été blessées lors du dernier séisme du 7 avril au large des côtes japonaises. D'une magnitude de 7,4 ce tremblement de terre n'a pas provoqué de vague anormalement élevée et l'alerte au tsunami a été levée environ une heure après le séisme.

Des débordements d'eau faiblement radioactive ont été décelés dans la centrale nucléaire d'Onagawa située à une centaine de kilomètres au nord de celle de Fukushima. Tohoku Electric Power, la société exploitante de cette centrale ainsi que l'Agence de sûreté nucléaire affirment que le niveau de radioactivité de cette eau ne dépasse pas la limite légale. Depuis le violent séisme du 11 mars et le tsunami qui avaient suivis, cette centrale était en arrêt. Autre conséquence de cette réplique : plus de trois millions de japonais sont privés d'électricité au nord-est de Tokyo.

Ce nouveau tremblement de terre intervient moins d'un moins après la catastrophe du 11 mars qui a entraîné la mort et la disparition de 28.000 personnes selon un dernier bilan officiel.

Pas de dégâts à Fukushima

La centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, gravement endommagée par le séisme et le tsunami, ne semble pas avoir été affectée par la réplique selon Tokyo electric power (Tepco).

L'Agence internationale à l'énergie atomique (AEIA) se veut elle aussi rassurante. Son dernier rapport indique que les niveaux de radiation autour des bâtiments sont en train de baisser. La vigilance reste toutefois de mise et, sur place, des techniciens luttent encore pour éviter de nouvelles explosions et contenir les fuites d'eau radioactive.

Levée des restriction sur certains produits frais

Yukio Edano, le porte-parole du gouvernement a déclaré que "Le gouvernement a été saisi de requêtes pour lever les interdictions de distribution du lait produit (dans sept communes) de la préfecture de Fukushima, et d'épinards de la préfecture de Gunma", située au sud de la centrale et au nord de Tokyo. "Je crois que les conditions sont respectées pour que les interdictions soient levées", a-t-il ajouté sans préciser quand.

Concernant la pénurie d'électricité, des objectifs pour l'été ont été fixés par le gouvernement. En effet, en raison de la fermeture de plusieurs centrales nucléaires et thermiques, la demande risque d'excéder l'offre de plusieurs millions de kilowatts. Particuliers et entreprises devront donc se montrer parcimonieux dans leur consommation. Une diminution de 15% à 20% de la consommation d'électricité par rapport aux besoins habituels sera ainsi requise pour les premiers. Les entreprises devront s'engager à la réduire de 20% à 25% a annoncé le ministère de l'Industrie dans un communiqué. Elles seront aussi encouragées à prolonger la durée des congés de leurs salariés. Les modalités concrètes de ces restrictions seront connues en avril. Pour l'instant, des coupures d'électricité planifiées touchent certaines régions de façon inégale.

Lourdement touchée, l'économie japonaise tente de résister

Sur un tout autre plan, de sérieuses difficultés économiques sont attendues pour le reste de l'année. A la Bourse de Tokyo, l'action de Tokyo Electric Power (Tepco), qui exploite la centrale accidentée Fukushima Daiichi (N°1), a progressé de 23,52%, gagnant 80 yens dans la journée. A la clôture, le titre s'affichait à 420 yens et l'indice Nikkei se redressait à 1,85%.

La banque centrale du Japon (BoJ) a d'ailleurs décidé de procéder à des assouplissement monétaire selon le ministre de l'Economie Kaoru Yosano.  Des prêts pour soutenir les banques au nord-est du pays sont aussi prévus. Selon des courtiers, cela devrait bénéficier à Tepco et aux autres entreprises japonaises.

Parmi elles, Toyota compte la rouvrir l'ensemble de ses usines entre 18 et le 27 avril. Depuis la catastrophe, 16 d'entre elles étaient fermées sur les 18 que compte le Japon. Le constructeur automobile précise toutefois que seuls 50% de la production pourra être assurée. Juste après le 27 avril une semaine de jours fériés, la « Golden Week » entraînera la mise au repos de ces usines. Au-delà, la poursuite de la production est incertaine en raison de difficultés d'approvisionnement en pièces détachées.

 


 

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