Les indices boursiers mondiaux s'enfonçaient dans la dépression jeudi, balayant la furtive stabilisation de la veille, tandis que l'épidémie de nouveau coronavirus s'étend à travers la planète.
A la clôture, le CAC 40 affiché un repli de 3,3%, repassant sous la barre des 5.500 points. Cela représente désormais une baisse de 10% en une semaine, faisant entrer l'indice parisien dans une correction. Forte baisse également à Francfort (-3,1%), à Londres (-3,4%) et à Milan (-2,6%) ou encore à Madrid (-3,3%)
A Wall Street, à la mi-séance, l'indice Dow Jones chutait de 2,59%, entrant lui aussi en correction, affichant une chute de 11% sur les deux dernières semaines. Plus tôt dans la journée, la Bourse de Tokyo avait terminé la séance sur un repli de 2,1%3.
Dans le même temps, le pétrole poursuivait sa dégringolade jeudi: -4%, à 46,76 dollars pour le baril WTI. A l'inverse les valeurs refuges faisaient le plein, à commencer par la dette des pays les plus solides. Le taux d'emprunt à 10 ans de l'Allemagne descendait nettement, signe d'une forte demande, tout comme celui des Etats-Unis évoluait à de nouveaux plus bas historiques à 1,28%.
Outre les inquiétudes croissantes liées au coronavirus, les marchés affrontent des "vents de panique sur des seuils techniques" qui entraînent "des ventes forcées", c'est-à-dire intervenant automatiquement en se basant sur des algorithmes, explique à l'AFP Laurent Gaetani, gérant chez Degroof Petercam.
L'anxiété des investisseurs grimpe à mesure que l'épidémie de Covid-19 se répand à travers la planète et "si jamais le coronavirus devait arriver vraiment aux Etats-Unis, il est possible que la chute s'accentue", même si le président américain Donald Trump s'est voulu rassurant mercredi soir, poursuit le spécialiste.
Le nouveau coronavirus a contaminé plus de 81.000 personnes et fait plus de 2.760 morts dans le monde. Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé a estimé jeudi que l'épidémie a atteint un "point décisif", appelant les pays à agir "rapidement" pour endiguer ce "virus très dangereux".
L'épidémie semble avoir atteint un pic en Chine où le nombre de décès quotidiens continue de diminuer. Mais le Covid-19 concerne désormais une quarantaine d'autres nations. Symbole s'il en est, l'Arabie saoudite a suspendu l'entrée sur son territoire des pèlerins se rendant à la Mecque. Le nouveau coronavirus a également débarqué en Amérique latine, en débutant par le Brésil.
L'espoir de mesures de soutien
Face à cette diffusion, plus personne ne doute de l'impact de l'épidémie sur la croissance mondiale, même s'il est encore difficile à évaluer. D'ores et déjà, nombre d'entreprises ont révisé leurs objectifs à la baisse ou fait montre de prudence en faisant sans aucune ambiguïté le lien avec le coronavirus, à l'instar de la banque Standard Chartered, du numéro un mondial de la bière AB InBev, ou du groupe aérien Air France-KLM.
Dans l'Union européenne, Bruxelles envisage de proposer dans un mois, si c'est nécessaire, "des mesures d'accompagnement" aux secteurs économiques fragilisés par le coronavirus, a indiqué jeudi le commissaire européen à l'Industrie, Thierry Breton. "Une réponse de politique monétaire est possible, les marchés jouent avec l'idée de baisse des taux aux Etats-Unis" pour soutenir l'économie, écrit aussi La Banque Postale Asset Management dans une note.
(avec AFP)
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