Les hélicoptères d'Era Group sont-ils sous-valorisés ?

La compagnie d'hélicoptères américaine Era Group, qui compte parmi les leaders mondiaux dans son secteur, est une valeur potentiellement sous-estimée, jugent les analystes de l'Investisseur Français (*).

La simplicité est-elle l'ultime sophistication ?

Il y avait beaucoup d'intérêt pour Era Group lorsque l'action cotait à 20 dollars, juste avant la chute libre du prix du pétrole. Notre article publié en août 2014 au titre trop provocateur y fût sans doute pour quelque chose.

L'enthousiasme est depuis retombé comme un soufflet. Curieusement, plus son prix baisse, moins la communauté s'intéresse au business...

N'aimons-nous plus les bonnes affaires, ni les bons investissements ?

Faits objectifs

Remettons les choses en perspective. Nous tenons ici :

(1) Une décote prononcée sur la valeur comptable du business, et sur la valeur nette ajustée (NAV) de la flotte.

(2) Une affaire historiquement rentable, et plusieurs potentielles call-options de croissance (nouveaux appareils; marchés émergents; diversification des activités; etc.)

(3) Une comptabilité conservatrice, avec des frais de maintenance comptés en dépenses plutôt que capitalisés, et des hélicoptères vendus pour plus cher qu'ils ne sont comptés au bilan (rien ne dit toutefois que cela durera : le contexte a peut-être changé).

(4) Un bilan de qualité (rare dans les secteurs sinistrés ces temps-ci en bourse), avec un leverage raisonnable.

(5) Une affaire relativement "simple" (tout le monde comprend le business), et une décote relativement "simple" elle aussi (je n'en dirais pas autant des minières et des pétrolières, car je suis incapable d'évaluer la qualité de leurs actifs, et encore moins les futurs investissements nécessaires à l'acquisition de nouveaux équipements et propriétés).

(6) Un bon management, qui réduit son salaire quand les temps sont durs et communique clairement avec ses investisseurs.

(7) Un CEO qui achète des actions sur le marché, avec à ses cotés un excellent actionnaire de référence (Charles Fabrikant, qu'on ne présente plus).

(8) Une position compétitive sans doute appréciable dans le Golfe du Mexique (j'y reviens ci-dessous).

(9) Un pessimisme à ne plus savoir qu'en faire (prix du pétrole divisé par six en dix-huit mois), mais un business moins exposé et leveragé qu'un E&P (genre WPX).

What's not to like ?

Avantages compétitifs

Au sujet du, ou plutôt des avantages compétitifs d'Era Group - il est rare d'en avoir un dans une situation type Graham & Dodd, alors plusieurs !

(1) Ils disposent d'une grande base héliportuaire et logistique (flambant neuve) stratégiquement située près du golfe du Mexique.

(2) Ils possèdent toutes les accréditations et autorisations de sécurité, que les autorités fédérales et régionales ne donnent pas comme ça au premier venu, bien au contraire.

(3) A priori, il sera difficile de venir du jour au lendemain les concurrencer sur leur turf, car il faudrait aligner toute une flotte (coûteux et impossible : les délais de livraisons sont trop longs) et obtenir les accréditations nécessaire (idem).

(4) Les compagnies pétrolières (comme Anadarko, gros client) sont généralement fidèles à un prestataire sur ce type de missions hyper-sensibles, surtout si le track record de ce dernier en matière de sécurité est irréprochable (comme celui d'Era).

Bref, Era Group, une Graham & Dodd triple A ?

>> (*) Pour aller plus loin, retrouver toutes les analyses de L'Investisseur Français sur son site.

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