La droite risque d'aller "droit dans le mur", dit Dati

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(Crédits : © Regis Duvignau / Reuters)

PARIS (Reuters) - L'ex-ministre sarkozyste Rachida Dati annonce le pire pour la droite, qui risque d'aller "droit dans le mur" si François Fillon n'amende pas son programme présidentiel pour s'adresser davantage aux classes moyennes et ne revoit pas sa méthode.

"Si on continue comme ça, il ne faut pas exclure un second tour Macron-Le Pen", déclare, dans le Parisien de jeudi, l'eurodéputée à qui a échappé l'investiture dans une circonscription considérée comme acquise pour la droite.

L'ancienne garde des Sceaux n'est pas la première sarkozyste à fustiger la campagne du vainqueur de la primaire de novembre, sur qui sont déjà tombées ces dernières semaines les critiques de Laurent Wauquiez ou de Christian Estrosi.

"Il est urgent que François Fillon corrige le cap de sa campagne sinon on va droit dans le mur (en avril-mai, NDLR). Tout le monde veut la victoire de la droite en 2017. Mais nous sommes de nombreux élus à ne pas être écoutés, car il ne s'adresse pas à tous les Français", juge Rachida Dati.

"Remettre en cause la Sécurité sociale, revenir sur l'indemnisation des demandeurs d'emploi, travailler plus pour gagner moins, augmenter la TVA... où est le message d'espoir pour les classes moyennes ?", ajoute-t-elle.

"On ne peut pas toujours demander des efforts aux mêmes car au final, ce sera encore la France qui travaille qui paiera l'addition", dit encore la maire du VIIe arrondissement de Paris, qui dénonce également la méthode de François Fillon.

"(Il) ne peut pas se contenter de dire que ce ne sera que le programme de la primaire, tout le programme de la primaire et rien que le programme de la primaire. Le sujet n'est pas l'autoritarisme, mais le rassemblement."

La députée européenne espérait obtenir l'investiture dans la deuxième circonscription de Paris, celle dont François Fillon est aujourd'hui député, mais les dirigeants des Républicains lui ont finalement préféré Nathalie Kosciusko-Morizet en vue des législatives de juin.

"Voilà une drôle de personnalité qui va d'échec en échec, de parachutage en parachutage, de trahison en trahison, même vis-à-vis de François Fillon qu'elle a traité de misogyne et de sexiste, et c'est cette personne qu'il récompense ! Quel signal", déplore Rachida Dati.

(Simon Carraud, édité par Nicolas Delame)