L'opposition vénézuélienne entreprend le blocage des rues

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L'opposition venezuelienne va manifester malgre l'interdiction[reuters.com]
(Crédits : Ueslei Marcelino)

par Brian Ellsworth

CARACAS (Reuters) - Les sympathisants de l'opposition vénézuélienne ont entrepris vendredi de bloquer les rues, malgré l'interdiction de manifester, dans le cadre de leur mobilisation contre l'élection prévue dimanche d'une assemblée constituante qui, selon ses détracteurs, donnera les mains libres au président Nicolas Maduro pour instaurer une dictature.

La monnaie vénézuélienne s'est affaiblie un peu plus vendredi, s'échangeant à plus de 10.000 bolivars contre un dollar. Elle a perdu plus de 99% de sa valeur face au dollar depuis que Nicolas Maduro est arrivé au pouvoir en avril 2013.

L'opposition avait demandé à ses partisans de faire des provisions vendredi matin, après deux jours de grève nationale, et de commencer à bloquer les rues en début d'après-midi.

"Le peuple est toujours dans la rue ! En ce (28 juillet), nous allons rejeter cette fraude constitutionnelle en prenant le contrôle du Venezuela!", peut-on lire sur le compte Twitter de la Table de l'unité démocratique (MUD), la coalition de l'opposition vénézuélienne.

Les Vénézuéliens sont appelés à voter dimanche pour l'élection d'une assemblée de 545 membres, qui pourra rédiger une nouvelle Constitution et mettre de côté l'actuelle assemblée, où l'opposition est majoritaire depuis les législatives de 2015.

Selon le président socialiste Nicolas Maduro, la constituante est le seul moyen de ramener la paix au Venezuela. L'opposition, qui manifeste depuis le mois d'avril, rétorque que le vote de dimanche, qu'elle a appelé à boycotter, est une mascarade visant à octroyer les pleins pouvoirs au chef de l'Etat.

Les violences opposant manifestants et forces de l'ordre ont officiellement coûté la vie à 111 personnes depuis le début du mouvement de contestation.

Les chefs de l'opposition ont dit qu'ils iraient manifester contre le vote de dimanche, alors même que le gouvernement a interdit toute manifestation de vendredi et mardi.

"L'interdiction de manifester ne va faire qu'aggraver une situation déjà très instable", a déploré Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques d'Amnesty International.

(Arthur Connan et Eric Faye pour le service français)