Nicolas Sarkozy le candidat "pas comme les autres" au Medef

Invité ce matin à débattre aux Université d'été du Medef à Jouy-en-Josas (Yvelines), l'ex-président de la République a fait une apparition bien différente de celle de ses candidats. S'émancipant des règles du débats il a marqué par ses propositions directes et sans concessions.
Nicolas Sarkozy s'est "émancipé" des règles du débat ce matin comme pour se construire une stature présidentielle à part devant le public du MEDEF

On connaissait le Nicolas Sarkozy candidat à la primaire de la droite et du centre, mais on n'avait pas encore rencontré le Nicolas Sarkozy "déjà président" dans cette compétition. C'est désormais chose faite. Alors que la campagne pour la primaire a démarré sur les chapeaux de roues le week-end dernier chez les candidats républicains, le désormais ex-chef du parti politique de droite en a remis une couche ce matin en se présentant devant le Medef dans la stature d'un véritable "chef". Mais cela suffira-t-il à convaincre des patrons qui mettent en doute son honnêteté et sa capacité à changer les choses?

Un candidat qui cache un président

Nicolas Sarkozy n'a pas ménagé son effet en participant aux Universités d'été du Medef. Arrivé avec quelques minutes de retard savamment orchestrées, il a été accompagné par une nuée de photographes et de caméras jusqu'à l'estrade. Une première pour une personnalité politique depuis l'ouverture hier de cet événement. Face à lui sa garde rapprochée était au rendez-vous : Christian Estrosi qu'il a quasiment désigné "ministre de l'intérieur" comme s'il était déjà élu à l'Elysée, Eric Woerth le fidèle parmi les fidèles et Gérard Darmanin, le jeune loup.

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Faisant fi des règles imposées par le Medef pour ce débat, Nicolas Sarkozy n'a pas hésité à dépasser la minute trente maximum exigée pour la présentation du candidat. Il s'est installée derrière le pupitre et a déployé au cours de longues minutes son programme économique pour l'entreprise. Sans effet de style, sans rhétorique. Des faits rien que des faits et un candidat qui se mût en porte-parole providentiel du Medef. Pierre Gattaz était aux anges.

Pas non plus de temps de parole limité pour Nicolas Sarkozy lorsqu'il répond aux questions des chefs d'entreprises. L'ex-président s'est offert le luxe de répondre lentement à toutes les questions. Ce n'est pas un candidat à la primaire de la droite et du centre qui a discouru ce matin, c'est un savant mélange entre ex-président et futur président.

Un programme économique pro-entreprises

Au moins faut-il reconnaître une chose : Nicolas Sarkozy a été clair dans ces intentions et n'a pas hésité à littéralement saturer de propositions sa prise de parole comme s'il voulait définitivement convaincre le Medef qu'il ferait "Tout pour l'Entreprise" puisqu'il fait "Tout pour la France".

S'il est élu, il commencera par une véritable course à la suppression dès le mois de juin 2017. Suppression du compte pénibilité pour les entreprises, qu'il qualifie de "trahison", suppression du principe de précaution qui appelle un "principe d'interdiction" ou encore abrogation de toute norme française supérieure à la moyenne des normes européennes.

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Un mois plus tard ce sera l'heure d'assainir les finances publiques. Nicolas Sarkozy prévoit de supprimer 300.000 fonctionnaires et d'élever leur temps de travail hebdomadaire à 37 heures payées 37 heures. Le calcul des retraites dans le privé et dans le public se fera désormais selon les mêmes bases et le candidat républicain souhaite également réintroduire la dégressivité des allocations chômage.

Enfin Nicolas Sarkozy a conclu sa tirade "pro-business" par une série de mesures en faveur de l'entreprise. Baisse des prélèvements et des charges sur les entreprises de l'ordre de 34 milliards d'euros, exonération totale des droits de transmission en cas de changement de propriétaire et suppression de l'ISF..

Un programme radical qui laisse dubitatif

Si l'effet de cette intervention était donc au rendez-vous, force est de reconnaître qu'une désagréable impression de "saturation" se propageait dans les allées de l'immense tente déployée par le Medef pour l'occasion. Car Nicolas Sarkozy s'est aussi présenté sous un visage de candidat aux propositions radicales (et infaisables?) voire parfois clairement démagogues.

Que penser de sa critique contre le "dialogue syndical cadenassé par des organisations qui se comportent comme des partis politiques" ? Une attaque à peine voilée contre les syndicats de salariés et qui ne peut logiquement trouver qu'approbation au MEDEF. Que faut-il entendre lorsqu'il se fait le détracteur de "l'impérialisme américain" qui soumet la France ? Enfin comment ne pas être un peu déconcerté lorsqu'il annonce que "chaque jeune de 18 ans sans emploi ni formation devra participer à un service militaire [...] où il apprendra à se lever tôt et à respecter la discipline" ?

Nicolas Sarkozy a fait le choix ce matin de tout mettre sur la table, quitte à choquer. Mais les chefs d'entreprises ne semblent pas dupes et beaucoup ont ensuite rappelé que les promesses n'engagent que ceux qui les prononcent. Marie-Christine Oghly, qui fait partie de la direction du Medef, a trouvé cela "trop beau pour y croire" et s'est dite sceptique quant à la capacité de l'ex-président de véritablement mettre toutes ses propositions économiques en oeuvre.

Un sentiment de déjà-vu et une perte de confiance dans les hommes politiques plane donc depuis hier sur cet université d'été. Lorsqu'on interroge sur la personnalité qui pourrait s'extirper de cette mêlée politique, nombreux sont les chefs d'entreprises qui évoquent un "jeune homme nouveau en politique [...] qui connaît l'entreprise et semble clair dans sa vision économique". Dommage, Emmanuel Macron ne sera finalement pas à Jouy-en-Josas cet après-midi.

Commentaires 26
à écrit le 03/09/2016 à 19:30
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Personne ou presque ne veut de lui une deuxième fois ça c'est clair. Mais il y a les médias : Bouygues (TF1) , Bolloré (Canal+), Dassault (Le Figaro) ,entres autres, sont ses amis intimes. Celui qui contrôle l'information contrôle le pouvoir. Donc mê...

à écrit le 01/09/2016 à 10:41
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Il peut toujours promettre, car il sait qu'il va être atteint d'Alzheimer pendant son mandat!

à écrit le 01/09/2016 à 2:18
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Le futur président quel qu'il soit sera otage de Martinez.

à écrit le 31/08/2016 à 18:47
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je ne comprends pas ces personnes qui critiquent M. Sarkozy, c'est le seul qui a de la volonté, du caractère et de l'énergie. il semblerait que sa dérange en 2012 vous avez voté un hollande mou de chez mou il risque pas de se fatiguer votre petit pr...

le 31/08/2016 à 21:58
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Plutôt la déportation à la Depardiou que voir revenir supermenteur !

le 31/08/2016 à 22:16
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Ne pas se fier aux apparences. comment un - vrai - mou peut-il supporter de travailler 14 heures par jour ? Pas simple ce boulot de president, ou l'on doit faire bonne figure, meme si la rue nous traite en permanence de tous les noms. Il faut etre...

le 31/08/2016 à 23:15
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@PP 92?D'abord je ne suis pas de gauche mot aussi absurde que de dire droite car la politique à deux axes principaux l'économie et la je suis un libéral et sociétal et la aussi je suis ouvert comme par exemple le mariage pour tous. Pour ce qui est de...

le 01/09/2016 à 5:19
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Effectivement,j'ai été bluffé par son retour.Quelle énergie,quelle lucidité,quel langange direct.Cela nous change de l'eau tiède et de la mollesse actuelle!J'ai envie d'y croire!

le 01/09/2016 à 9:52
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Vous parlez du caractère mais ça ne veut rien dire. C'est un communiquant. Il est forcément énergique quand il fait un discours. Regardez également les discours de campagne de F. Hollande...

à écrit le 31/08/2016 à 18:41
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Je ne suis pas pour Hollande, mais il a fait beaucoup plus pour l'entreprise que Sarko et je sais de quoi je parle, je suis gérant d'une PME de 30 personnes... S'il y a encore des gens pour croire à ses promesses, c'est désespérant. Du sang neuf, ma...

à écrit le 31/08/2016 à 18:33
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NS veut supprimer 300.000 fonctionnaires mais lui comme des autres candidats ne parlent jamais des 600.000 élus que compte le pays soit le double de l'Allemagne qui a une population supérieure à notre pays !!!! nourrir ses amis politiques sur le do...

le 01/09/2016 à 9:49
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La plupart de ces 600000 élus sont conseillers municipaux et la plupart sont non rémunérés. Qu'il y ait trop de parlementaires, eux très bien rémunérés, soit, voire même trop de conseillers départementaux et régionaux (soit dit en passant on pourrait...

à écrit le 31/08/2016 à 18:12
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Il a déjà tellement menti !!! Ces paroles ne valent rien c'est du vent Relisez ces promesses de 2007 !! Jamais les francais ne le remettront..

à écrit le 31/08/2016 à 17:47
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le titre de cet article résume parfaitement ce qu'est NS: un candidat pas comme les autres, mais pas seulement, c'est aussi une personnalité pas comme les autres, de façon générale, et sans rentrer dans les détails....Quant au discours, il n'y a, par...

à écrit le 31/08/2016 à 17:06
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reprenons temps ou ce personnage etait le chef de l'etat il demande a ses ministres et autre elus en cas de mise en examen par la justice de donner leur demission et pour qelle raison lui ne sent pas concerne en plus il ne tient pas ses promess...

à écrit le 31/08/2016 à 17:04
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L 'impérialisme américain dans la bouche de sarko l' américain ... Ah, ah, ah, quel boni-menteur inchangé, n' est-ce pas lui qui a recollé servilement la France dans l' otan ..?! http://www.vice.com/fr/read/sarkozy-et-les-etats-unis-028

le 31/08/2016 à 18:58
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Excellent véritablement excellent, ce gars devrait travailler chez véolia recyclage ou sun baril en poudre !

à écrit le 31/08/2016 à 16:53
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NS comme "non significatif". C'est un bateleur d'orchestre que nous avons là. Il a réponse à tout ;le problème c'est qu'il dit ce qui l'arrange quand on le contredit et n'hésite pas à dire l'inverse de tout et le contraire de tout; y-a du Nanar Tapie...

à écrit le 31/08/2016 à 16:26
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Un ticket Juppé - Macron, vite !

à écrit le 31/08/2016 à 16:20
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Aucune inquiètude à avoir, Sarkozy n'a pas eu le dernier mot la dernière fois avec les syndicats, il peut longtemps promettre des réformes,c'est le Pchitt assuré. Martinez lui montrera les dents et ses envies de réforme auront disparu comme par encha...

à écrit le 31/08/2016 à 16:03
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Du sarkozy pur jus, il y a des regles (ici au medef) mais lui s assoie dessus. bon c ets pas la premiere fois, il a explose le budget lors des dernieres presidentielles. Sinon a t il dit pourquoi il n a pas fait hier ce qu il propose aujourd hui. Il...

à écrit le 31/08/2016 à 15:46
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La dernière fois qu'il était président ,il a promis beaucoup et en fin de compte fait perdre 5 ans à la France. S'il est au 2ème tour je vote pour son adversaire même s'il s'appelle Mélenchon.

le 31/08/2016 à 17:38
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Prépare toi pour voter Marine ... Avec nos politicorigolodroitegauches elle est assuré d'être au second tour. Melanchon ... C'est 8 a 9 % donc grâce a lui pas de gauche au second tour.

le 31/08/2016 à 17:45
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@momo: le programme de Sarko, c'est de se venger de Hollande, ce qui en effet n'est pas un programme. Mais quand on est d'accord ni avec l'un, ni avec l'autre, on vote blanc. C'est en votant "contre l'autre" qu'on se retourve avec des Hollande, Sarko...

à écrit le 31/08/2016 à 15:31
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Les gesticulations de Sarkozy continuent. La réalité reprendra la dessus. On a dejà donné.

le 31/08/2016 à 21:56
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C' est cuit pour lui mais dans la sphère européïste, je ne vois pas qui peut l' emporter, le peuple n' en veut plus et encore moins du Fn .. Reste un outsider compétent, Asselineau sinon qui d' autre ?

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