L’auteur du rapport Trump a aussi enquêté sur la commissaire européenne Georgieva

Exclusif. Christopher Steele, ancien responsable des opérations russes pour les services de renseignement britanniques MI6 et présumé auteur d’un dossier accusant Donald Trump, a enquêté sur l’ancienne commissaire bulgare, Kristalina Georgieva, a révélé EurActiv. Un article de notre partenaire Euractiv.
En avril et mai de l'année dernière, Christopher Steele aurait pris contact avec des Bulgares pour enquêter sur le passé de Kristalina Georgieva, et notamment sur ses liens présumés avec le crime organisé, selon des échanges de mails consultés par EurActiv. Le client ayant commandité le travail ne serait autre que le gouvernement américain.

La dispute entre le magnat de l'immobilier et les agences d'espionnage américaines s'est intensifiée le 11 janvier après que deux responsables ont présenté des accusations concernant Donald Trump au président élu et à Barack Obama. Le dossier contient des accusations choquantes et difficiles à prouver.

     >Lire : Renseignement : très en colère, Trump nie toute allégation de chantage par le Kremlin

« Je pense qu'il est tout à fait honteux, honteux que les services de renseignement aient permis la fuite de fausses informations... Je pense que c'est scandaleux et que c'est digne de l'Allemagne nazie », a déclaré Donald Trump lors d'une conférence de presse.

Au MI6, Steele était un des meilleurs experts de la Russie

La presse américaine cite des « personnes familières avec le sujet » ayant déclaré que Christopher Steele, qui dirige Orbis, une société de renseignement privée, avait préparé le dossier de 35 pages.

Selon le New York Times, il y a sept mois, Glenn Simpson, de Fusion GPS, a demandé à Orbis d'enquêter sur Donald Trump, pour le compte d'un riche donateur républicain anonyme qui s'opposait fermement à la candidature du milliardaire.

Christopher Steele, qui a servi comme espion à Moscou sous couvert diplomatique au début des années 1990 et était l'un des meilleurs experts de la Russie au MI6, n'était pas en mesure d'entreprendre un voyage à Moscou afin d'y étudier les relations de Donald Trump. Au lieu de cela, il a donc embauché des russophones pour passer des coups de fil à des informateurs en Russie et prendre clandestinement contact avec ses propres relations dans le pays. Le New York Times fournit d'autres détails, qui mettent en doute la qualité du rapport et rendent son authenticité difficile à vérifier.

Embauché par les Etats-Unis

Curieusement, Christopher Steele a aussi enquêté sur l'ancienne vice-présidente de la Commission européenne, Kristalina Georgieva, qui vient de rejoindre la Banque mondiale. En avril et mai de l'année dernière, Christopher Steele aurait pris contact avec des Bulgares pour enquêter sur le passé de Kristalina Georgieva, et notamment sur ses liens présumés avec le crime organisé, selon des échanges de mails consultés par EurActiv. Le client ayant commandité le travail ne serait autre que le gouvernement américain. À cette époque, Kristalina Georgieva était candidate au secrétariat général de l'ONU.

    >Lire : La Bulgarie change son fusil d'épaule pour la succession de Ban Ki-moon

L'empire commercial postcommuniste Multigroup dans le collimateur des Etats-Unis

Les relations avec Multigroup, Le Britannique aurait notamment enquêté sur les liens de la commissaire avec Multigroup, un empire commercial postcommuniste dirigé par Iliya Pavlov, assassiné à Sofia en 2003, selon la correspondance. Ses meurtriers n'ont pas été retrouvés. Les liens de l'ancienne commissaire avec Multigroup n'ont cependant pas été prouvés. En octobre dernier, Yves Kugelmann, un journaliste basé en Suisse, avait pourtant publié un article sur le site Internet de l'Institut de recherche sur la politique étrangère assurant, entre autres choses, que Kristalina Georgieva avait des connexions avec Multigroup. Depuis, l'article a été retiré du site.

Yves Kugelmann y écrivait que la fille de Kristalina Georgieva, Dessislava Kinova, était depuis longtemps employée par des entreprises gérées par Multigroup. Selon lui, les diplomates américains auraient décrit Multigroup comme « le baron du crime organisé bulgare », ce qui pourrait être une déclaration exagérée. Il est vrai, néanmoins, que le gouvernement américain a une profonde aversion envers Multigroup, information confirmée par une correspondance officielle du département d'État et publiée par Wikileaks.

    >Lire : Le départ de Kristalina Georgieva à la Banque mondiale fragilise la Commission

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Par Georgi Gotev, EurActiv.com (traduit par Marion Candau)

(Article publié le vendredi 13 janvier à 10:06)

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Commentaires 2
à écrit le 15/01/2017 à 10:50
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Merci pour cette information qui en effet change tout puisque on peut facilement à ce niveau instrumentaliser un enquêteur privé, la crédibilité de ces informations est donc à prendre avec des pincettes. Je pensais que cela venait de sources offi...

à écrit le 15/01/2017 à 9:33
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Quel est le lien avec TRUMP, s'il vous plait ? Donnez-nous davantage de détails, on ne demande qu'à vous lire. Parce que là, on se demande en réalité s'il n'y a pas une volonté d'amalgame et c'est fâcheux.

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