L'économiste Joseph Stiglitz veut mettre les paradis fiscaux en "quarantaine"

Dans un rapport publié mardi, Joseph Stiglitz et l'expert anti-corruption suisse Mark Pieth mettent en cause le laxisme des Etats-Unis et de l'Europe à l'égard des paradis fiscaux et proposent des solutions pour lutter contre "ces parasites".
Ce rapport fait suite à la participation de Stiglitz (photo) et Pieth à un comité d'experts indépendants créé en avril par les autorités panaméennes après le scandale des "Panama Papers", dont ils ont finalement démissionné en août en raison de "divergences de vues" sur leur travail, qu'ils souhaitaient rendre public.

"Les régulateurs américain et européen devraient traiter les paradis fiscaux comme les porteurs d'une dangereuse maladie. Sans contrôle, ça peut se propager comme un virulent virus." La comparaison est signée Joseph Stiglitz, prix de la Banque de Suède en sciences économiques (généralement et abusivement appelé prix Nobel d'économie), en 2001. Dans un rapport publié mardi avec l'expert anti-corruption suisse Mark Pieth, l'économiste américain expose ses idées destinées à combattre "l'économie souterraine".

"Nous savons quoi faire avec les dangereuses maladies contagieuses: quarantaine", assènent-ils.

Des "parasites" à "isoler de la communauté internationale"

Selon les deux auteurs, l'Europe et les Etats-Unis, "en tant que leaders économiques", doivent prendre la tête de la lutte contre les paradis fiscaux, qu'ils définissent comme des "juridictions qui sapent les normes mondiales en matière de transparence financière et des entreprises". "Il y a un point de vue largement partagé, selon lequel ces paradis existent uniquement parce que les Etats-Unis et l'Europe regardent ailleurs", estiment Joseph Stiglitz et Mark Pieth

Or, "si les paradis fiscaux servent de centres pour (...) l'évasion fiscale ou facilitent de quelque manière que ce soit la corruption ou les activités illicites, ils agissent comme des parasites et devraient être isolés de la communauté financière mondiale", poursuivent-ils dans ce rapport, qui fait suite à leur participation à un comité d'experts indépendants créé en avril par les autorités panaméennes après le scandale des "Panama Papers", dont ils ont finalement démissionné en août en raison de "divergences de vues" sur leur travail, qu'ils souhaitaient rendre public.

La question des cabinets d'avocats

Selon eux, la détention d'un compte par un particulier dans un paradis fiscal pourrait facilement être interdite, tout comme le fait d'être actionnaire, directeur ou administrateur d'une entité localisée dans une de ces "juridictions non-coopératives". De même, l'établissement par une banque de relations avec ces pays pourrait être rendue "illégale".

Parmi leurs autres constats et propositions, la nécessité de s'attaquer, non pas seulement aux banques, mais aussi aux intermédiaires comme "les cabinets d'avocats" qui jouent "un rôle pivot" dans l'opacité des montages financiers. Ils invitent également à renforcer la protection des lanceurs d'alerte, à lutter contre les arrangements fiscaux, ainsi qu'à identifier les véritables bénéficiaires des entreprises et des comptes offshore.

(Avec AFP)

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Commentaires 7
à écrit le 16/11/2016 à 0:55
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un homme de bon sens a dit:'il n'y a pas de paradis fiscal sans enfer fiscal" ils veulent la suppression des paradis fiscaux.OK a quand la disparition des enfers fiscaux

le 19/11/2016 à 19:50
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Joseph Stiglitz et le bon sens cela fait quatre. Ce mec a soutenu le régime de Chavez dont aujourd'hui, on voit le désastre économique et il y a encore des gens pour écouter ce crétin. Depuis qu'il a recu le prix nobel, ce mec a pris la grosse tête e...

à écrit le 15/11/2016 à 19:34
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Encore un intégriste totalitaire qui veut faire la loi chez son voisin ! a envoyer en aller simple à Cuba ! Avec des gens comme cela, il y aura toujours plus d'enfers fiscaux où des politiciens incompétents feront toujours plus de dettes sans plus...

à écrit le 15/11/2016 à 18:18
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Bonne idées! Quand elles seront appliquées au Delaware et à Londres alors le problème sera réglé. Mais bon il y a du chemin à faire!

à écrit le 15/11/2016 à 16:59
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Tiens..? Ca rappelle pas le blocus de Monaco par De Gaulle, ça..??

à écrit le 15/11/2016 à 16:51
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Joseph Stiglitz veut; les décideurs, eux, ont des velléités, ce qui est bien différent.

à écrit le 15/11/2016 à 14:43
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Ils invitent à faire tout ce qu'exècre l'oligarchie. Avec Trump à la tête des états unis, Juncker à la tête de l'europe c'est pas gagné, d'ailleurs si ça se trouve ils se connaissent Juncker ayant pu "défiscaliser" de l'argent pour Trump.

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