Reprise des chantiers navals STX : bras de fer entre l’Etat français et Fincantieri

Le site Mer et Marine a révélé vendredi un rebondissement dans la reprise des chantiers navals STX par l’Italien Fincantieri, qui refuse de se voir cantonné à une majorité relative.
Le repreneur Fincantieri ne veut pas de la majorité relative

La direction du groupe public italien, celles de DCNS et des armateurs RCCL et MSC, , l'Agence des Participations de l'Etat (APE), qui détient 33.34% des parts de l'entreprise...Toutes étaient invitées par le secrétaire d'Etat à l'industrie Christophe Sirugue à une réunion à Bercy la semaine prochaine. Au programme : la part de STX que reprendrait Fincantieri. Si la justice coréenne lui en a attribué 66% pour sa mise de 80 millions d'euros, Bercy souhaite la plafonner en-dessous de 50%.

Garanties caduques de l'Etat, des élus et des syndicats

Mais le gouvernement italien soutient au contraire fermement Fincantieri (dont il possède 72%) pour qu'il détienne une majorité absolue, un point que l'industriel considèrerait comme non négociable. C'est pourquoi, selon Mer et Marine, l'industriel italien a tout simplement refusé de participer à cette réunion. Au ministère, on se dit inquiet devant la brutalité de la méthode sur la façon dont Fincantieri pourrait se comporter à Saint-Nazaire après la reprise.

Pourtant, le gouvernement, les élus locaux et plusieurs syndicats de STX France avaient donné des « garanties », quant au respect de cette condition.

Craintes de rationalisations à moyen terme

A court terme, Fincantieri, qui a besoin de la cale géante de STX France pour le marché des paquebots géants et doit de façon contractuelle réaliser à Saint-Nazaire les commandes déjà signées, n'a a priori pas de raison d'en bouleverser l'organisation . Mais les Français s'inquiètent des mutualisations, voire des rationalisations et autres spécialisations de sites qui pourraient survenir à plus long terme.

D'où l'action entreprise par Bercy, qui depuis plusieurs semaines travaille à un élargissement du tour de table afin de limiter la dépendance de Saint-Nazaire au contexte italien, de garantir les intérêts stratégiques français avec DCNS et d'assurer le maintien des deux principaux clients des chantiers, des armateurs qui avaient d'ailleurs envisagé une solution concurrente avec Damen. Tout cela permettant de limiter la part de Fincantieri à une majorité relative.

Calendrier électoral français défavorable à Bercy

A partir de la signature du mémorandum d'entente avec le tribunal de Séoul le 13 janvier, Fincantieri dispose d'un mois et demi pour mener à bien la période de due diligence, ce qui amène à une signature de la convention de cession à compter de fin février. L'Etat français pourrait encore intervenir en préemptant les parts de STX (ce que prévoit le pacte d'actionnaire de 2008), à condition d'agir moins d'un mois après la signature de la convention de cession.

Mais, dans un contexte de relations franco-italiennes déjà entachées par les offensives de Vivendi chez Telecom Italia et Mediaset, le calendrier électoral français complique cette option.

Interrogé samedi matin, le maire de Saint Nazaire David Samzun (PS) plaide pour une nationalisation temporaire de l'entreprise en cas d'échec des négociations avec Fincantieri.

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Commentaires 27
à écrit le 13/02/2017 à 8:54
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Le dispositif retenu par la justice coréenne ne plait pas à Bercy? Et alors?

à écrit le 12/02/2017 à 19:43
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Un chantier naval est structurant pour sa région. Refuser un investissement aussi réduit pour récupérer la part que l'état ne détient pas alors que le chantier naval a des commandes qui lui assurent plusieurs années de travail ne serait ce pas co...

à écrit le 12/02/2017 à 15:40
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J'ai un peu de mal à comprendre pourquoi cela s'emballe de la sorte alors que l'on a très bien vécu pendant des années avec un actionnaire coréen majoritaire qui n'a pas empêché l'entreprise de prospérer. Étant donné qu'on se retrouve dans une sit...

le 12/02/2017 à 18:00
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"J'ai un peu de mal à comprendre pourquoi cela s'emballe de la sorte alors que l'on a très bien vécu pendant des années avec un actionnaire coréen majoritaire qui n'a pas empêché l'entreprise de prospérer." Il n'y a pas eu de délocalisation. Ceci n...

le 12/02/2017 à 19:29
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De plus STX peut assembler des PA et des BPC. Seules 2 nations au monde disposent de porte-avions. Ne pas confondre avec les porte-aéronefs. C'est carrément stratégique. C'est donc des capacités portuaires et de R&D rares. Il faudrait donc d'aprè...

le 14/02/2017 à 7:32
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Brésil avec french PA

à écrit le 12/02/2017 à 12:28
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L'état français est présent dans plus d'une centaine d'entreprises et cela ne nuit pas à leur gouvernance. cela a permis à de nombreuses entreprises stratégiques de ne pas étre rachetées par des étrangers . Ces dernières années , la situation financi...

le 12/02/2017 à 16:34
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En resumé vous-avez dit que sans l'interventions et subventions de l'état la société STX n'arait pas des conditions d'exisance?

à écrit le 11/02/2017 à 20:38
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Excellents commentaires sur l'affaire, encore une parmi d'autres. L'Etat socialiste est en mal d'affaires pour faire le bras de fer. C'est bientôt la débâcle.

le 12/02/2017 à 9:32
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l'Etat a peur de passer aux repreneurs les dossiers administratives du STX.

à écrit le 11/02/2017 à 18:52
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Cher pas glop, 80 millions d'euros c'est l'offre de reprise de l'italien Fincantieri aux coréens ! Personne ne connait toutes les clauses du contrat préliminaire. Si notre GRAND Etat français, après avoir refusé que les chinois et autres asiatiqu...

le 12/02/2017 à 9:30
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Et pourtant, c'est bien parce que l'Etat s"est impliqué qu'il y a eu Airbus, le TGV, Ariane, le programme nucléaire Français.... et j'en passe... Ca serait bien que l'état sauve STX en France puisque les intérets privés mondialisés envisagent de dépe...

le 12/02/2017 à 12:20
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@financier73 Le prix étant officiel, c'est sur cette base que l'Etat peut (et doit) se baser pour faire un rachat : ça s'appelle en droit, le droit de préemption ! Le vendeur ne peut prétexter des accords cachés... tout est sur la table ! Pourquoi l...

à écrit le 11/02/2017 à 16:40
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Fincantieri ou tu aimes STX ou tu la quittes

à écrit le 11/02/2017 à 15:27
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Disons après l'élection. En attendant, l'élection sera bouclée.

à écrit le 11/02/2017 à 15:22
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L'Etat français est gonflé ! Ils ont refusé d'autres offres asiatiques et danoise de mémoire. L'italie est quand même notre voisin. C'est pas le repris qui dicte ses conditions au repreneur, on croit rêver ! Je serai italien, je lâcherait l'affair...

à écrit le 11/02/2017 à 15:04
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L'état a l'art de transformer l'or en plomb.

à écrit le 11/02/2017 à 13:36
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comme je l'avais deja evoque ,nous constatons que les repreneurs ne se bousculent pas et pour cause ,partout ou l'etat est present la gestion est mauvaise EDF, POSTE etc sans parler du cout tordu fait à NISSAN avec les actionnaires qui avaient...

à écrit le 11/02/2017 à 13:08
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Un remake de Florange. Quand l'Etat cessera-t-il d'asservir les entreprises à coup de subventions financées par la dette publique?

à écrit le 11/02/2017 à 12:59
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Cette entreprise à deja ete vendu a l'étranger comme bien d'autre ( Renault Trump defence, altrom , acierlors) ... Et après quelque annee nos politique arrive à la certitude que cela n'était pas judicieux .... Donc ils souhaitent éviter les délocalis...

le 11/02/2017 à 13:50
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80 millions d'euro pour 66% des parts : la France en a encore les moyens... il suffira de revendre ensuite les chantiers, mais en mettant des clauses permettant à l'Etat français de contrôler l'avenir de ces chantiers ...!! Je pense que c'est la sol...

le 11/02/2017 à 13:50
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80 millions d'euro pour 66% des parts : la France en a encore les moyens... et pourquoi pas la région... il suffira de revendre ensuite les chantiers, mais en mettant des clauses permettant à l'Etat français de contrôler l'avenir de ces chantiers .....

le 11/02/2017 à 16:28
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@glop Bien vu d' autant que Merkel ne s'est pas privée pour sauver TKMS .

le 11/02/2017 à 20:01
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@pas glop : Quel investisseur serait prêt à lâcher ne serait-ce que 80 millions pour racheter des chantiers dont l'état continuerait à assurer de fait le contrôle ?

le 12/02/2017 à 12:26
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@ bruno_bd : 80 millions d'euro ... sur les plus de 2000 milliards de dettes actuelles, ce n'est même pas une goutte d'eau, c'est une trace d'humidité ! Quelques rond-points de moins, et le budget n'est même pas modifié ! Il ne s'agit pas pour l'éta...

le 12/02/2017 à 15:28
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@Bruno_bd : je sais pas qu'elle est la rentabilité de ces chantiers mais même avec une part plafonnée à 50%, j'ai tendance à croire que n'importe qui peut s'y retrouver, au moins financièrement, au bout de quelques années.

le 12/02/2017 à 21:05
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@moebius @pas glop ce n'est pas mon propos ; il y a deux raisons qui peuvent pousser un investisseur à investir dans une entreprise : vouloir en prendre le contrôle en devenant majoritaire pour y appliquer ses décisions ou absorber un concurrent p...

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