Total a vu ses principaux résultats fortement baisser en 2015, mais moins qu'anticipé par les analystes grâce à une production d'hydrocarbures en hausse, à un raffinage-chimie performant et au déploiement d'une cure d'austérité qu'il va encore intensifier pour amortir les effets du plongeon du pétrole. Ainsi, le bénéfice net a grimpé de 20% en 2015, à 5,1 milliards de dollars, échappant à des dépréciations massives qui l'avaient rongé en 2014. Mais le résultat net ajusté, indicateur très suivi par le marché qui exclut des éléments volatils comme l'effet stock, a reculé de 18% à 10,5 milliards de dollars pour un chiffre d'affaires amputé de 30% à 165,4 milliards.
Total a décidé de maintenir son dividende pour 2015 à 2,44 euros par action, avec à nouveau la possibilité d'opter pour un paiement en actions, ce qui lui permet de réduire les sommes déboursées.
Le budget exploration à nouveau réduit cette année
Le géant pétrolier français ne prévoit plus d'investir que 19 milliards de dollars en 2016, contre 23 milliards investis en 2015, a-t-il indiqué jeudi dans un communiqué.
Les réductions de coûts opérationnels devraient atteindre 2,4 milliards de dollars cette année, après un montant de 1,5 milliard de dollars (supérieur à l'objectif de 1,2 milliard) l'an dernier, pour dépasser 3 milliards en 2017, principalement dans l'exploration-production.
Le budget d'exploration, déjà coupé de 30% l'an dernier, subira lui un nouvel élagage de plus de 20% à 1,5 milliard de dollars, traduisant une stratégie de découverte de nouvelles réserves moins ambitieuse et moins risquée que par le passé.
Une hausse de production prévue en 2016
Pour rappel, les cours du brut ont fondu de plus de 70% depuis mi-2014 pour flirter avec les 30 dollars le baril, victimes d'un excès d'offre alimenté par la guerre des parts de marché entre le pétrole de l'Opep, Arabie saoudite en tête, et les hydrocarbures de schiste américains.
Pour contrer cette chute, Total continue de tabler sur une hausse de sa production cette année (+4%) grâce au démarrage de cinq grands projets pétroliers et gaziers, après une progression de 9,4% en 2015 qui a déjà permis de limiter la casse.
Par ailleurs, Total s'est toutefois félicité de sa bonne résistance face à un environnement pétrolier très dégradé: il l'estime meilleure que celle des autres majors du secteur comme BP, Shell, Chevron ou ExxonMobil, dont la ceinture sera aussi resserrée d'un cran pour limiter les dégâts de la chute de l'or noir. Les profits de Shell se sont effondrés de près de 90% en 2015, tandis que BP a perdu 6,48 milliards de dollars en 2015.
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